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 Chaque jour est une surprise [Caliban]

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Taylor Greene

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MessageSujet: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyLun 31 Mai - 23:50

Il m'a embrassée, il m'a embrassée, ... me répétai-je à tue-tête. Oui, en effet, Caliban m'avait embrassée. Mon fidèle dealer, celui qui me refilait de quoi m'envoyer au pays des merveilles, celui qui me faisait des prêts parce que j'étais complétement ruinée, ... Avant-hier, j'étais partie en boîte dans le but de me défoncer et de passer une soirée comme les autres. Sauf que cela n'était pas arriver. En effet je m'étais défoncée. Non ce n'était pas une soirée comme les autres, car au lieu de tomber dans le lit d'un inconnu ou de me réveiller sur un banc dans la rue, j'avais été surveillée attentivement par mon dealer. Mais il n'y avait pas que ca. Alors que je croyais qu'il sortirait en un coup de vent, sans un mot, sans un geste, il m'avait embrassée en un coup de feu. Certes, j'avais déjà eu affaire à beaucoup d'autres baisers mais celui-là m'avait laissé un autre goût. Je n'avais pas réagit, trop surprise, la situation me glissait entre les doigts. Il s'était enfui à toute allure, j'entends encore ses pas précipités dans la cage d'escalier, son souffle qui s'accélérait. Sous le choc, je m'étais laissée tomber au sol, le dos appuyé contre le divan, le regard vide, totalement plongée dans mes pensées. Il fallait que je comprenne.

Me remettant en forme tout le long de la journée, je préférais patienter jusqu'au lendemain pour m'éclaircir les idées. La seule action dont je fus capable ce jour-là était de dormir à poings fermés sur mon matelas déchiqueté, toujours entièrement habillée de la veille. Je ne me réveillai que le lendemain vers sept heures du matin, mes maux de tête et mes crampes d'estomac s'étant estompée. Eh oui, quand on est une droguée, dure de s'en passer... Je m'étais levée d'un saut, revigorée et m'étais dirigée vers la salle de bain. En effet, une bonne douche s'imposait après ces deux nuits et cette journée de laisser-aller. Quelques minutes plus tard, je sors en sautillant de mon appartement, toute propre, vêtue d'une robe kaki s'arrêtant au-dessus du genou ornée d'une ceinture de cuir brun avec des sandalettes brunes aux pieds. Dès que je fus dehors, les rayons du soleil m'éblouirent. Je suis complétement clean, je n'ai pas touché à de drogues depuis hier, j'ai pas envie qu'il me voit avec les yeux explosés. J'avance à pas décidés, sachant précisément où mes pas me mèneraient...

Certes Caliban cachait précieusement sa vie en dehors de son statut de dealer. Mais étant une cliente fidèle, je me souviens qu'il m'avait dit être étudiant en médecine si je ne me trompe. Or à Dublin, il existait actuellement une seule université : Trinity College. Il devait certainement y être à l'heure actuelle. je pris les transports en communs et arrivai enfin à cette université vers dix heures du matin. N'était-ce pas le temps de pause ? Je n'en avais aucune idée. Bref... Je m'avance sur l'allée de cet immense bâtiment, je suis entourée de gosses de riches, à vrai dire j'ai un peu du mal à me sentir à ma place dans ce milieu. Certains d'entre eux me dévisagent, comme si j'étais extraterrestre. Cela doit être du au fait qu'ils n'ont jamais aperçu mon visage. A pas décidé, je franchis la porte d'entrée, me retrouve dans la foule, complétement perdue. Que faire ? Réfléchissant à toute allure, j'intercepte le bras d'une blondinette qui m'adresse un sourire bienveillant.

- Excuse-moi, je cherche un étudiant. Pourrais-tu m'aider ?
- Oui bien sûr ! Qui est-ce ?
- Caliban euh...


Et je ne connaissais même pas son nom de famille.

- Oui je le connais !

Ouf sauvée !

- Je l'ai croisé. Il est à la bibliothèque je pense ! Tourne ici à droite, prend les escaliers, c'est au deuxième étage !
- Merci beaucoup !


Je la plante sur place, sans oublier un petit signe de main amical. Quelques trottinements, quelques sauts et je me retrouve sur le pas des escaliers à ce fameux étage. Je cherche des yeux cette maudite bibliothèque. En effet, ma patience est sacrément limitée. En face de moi se situe une grande porte vitrée, à travers l'on peut percevoir de nombreuses étagères d'où débordent de vieux livres - qui ressemblent plus à des dictionnaires à vrai dire. Je franchis la porte, oubliant la discrétion.

- Chut ! me réprime la bibliothécaire avec ses lunettes en forme de lune sur le bout de son nez.
- Oui ! Pardon ! chuchotai-je.

Je marche à petit pas à travers les rayons, j'espère le trouver parmi toutes ces étagères. C'est là que je l'aperçois, en face d'une vitre, un énorme livre déposé sur l'appui de fenêtre. Sans en comprendre la raison, je ressens un chatouillement au fond du ventre, ma gorge se serre. Que m'arrive-t-il ? Je suis Taylor Greene, fille dévergondée de la ville et j'arrive à être gênée devant Caliban. A ne plus rien y comprendre... J'arrive près de lui et le seul mot qui arrive à franchir mes lèvres, c'est...

- Salut.

La tension se ressent dans ma voix. Je déglutis et sent une bouffée de chaleur qui me monte au visage, craignant qu'il ne remarque ma gêne. Je ne sais pas quoi dire, je le dévisage, il a l'air assez surpris de ma présence en ces lieux. Pas étonnant d'un côté. Mes lèvres restent closes puis d'un coup j'explose.

- Pourquoi t'as fait ca ? Enfin je veux dire, tu es mon dealer et tu me le fais toujours bien comprendre. Tu me méprises pour ma vie, tu n'arrêtes pas de me faire la morale, tu ne peux pas me supporter, tout en toi s'oppose à moi. Alors excuse-moi mais comprends moi que je sois légèrement... Perturbée depuis hier. Et puis...

Je continue à débiter des paroles qui finissent par se mélanger et à n'avoir plus aucun sens. Mais où est passée Taylor Greene ?
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyJeu 3 Juin - 17:26

Matinée brumeuse. Je fais difficilement la mise au point, flou artistique, les yeux rougis d’une nuit sans sommeil. Impossible de fermer les paupières, trop d’interrogations dans le crâne, j’avais passé une bonne partie du soir à me tourner et retourner dans mes draps, incapable de faire le vide pour enfin sombrer dans l’inconscience. J’avais consacré mon dimanche à des révisions d’anatomie, le meilleur moyen que j’avais pu trouver pour repousser toutes mes interrogations, cette image beaucoup trop nette qui collait à mes pensées. Je pensais que le recul permettrait à donner à cette soirée et matinée l’illusion d’un événement déjà lointain, je me trompais lourdement. Chaque geste, chaque mot, chaque détail. Chaque erreur, chaque dérapage. Tout était là, je repassais en boucle les secondes déroulées en sa présence. Arrêt sur image, retour, accélération. Je décortiquais tout, jusqu’au grand trou noir. Le baiser, la fuite, mon envie de m’arracher les cheveux. Qu’est-ce que j’avais pu être con. Je me suis fourré dans une situation impossible, perdu, aucune idée de l’attitude que je devrai adopter avec Taylor à notre prochaine rencontre. Et personne à qui me confier, non plus. Les seules âmes au courant de mon statut de dealer sont mes clients et Jodie Anderson ; les premiers ne connaissent que mon numéro de portable, la seconde emploierait mes dires pour les retourner contre moi. L’évidence se fait d’elle-même : je suis seul, et plongé dans une situation qui me dépasse complètement.

Lendemain de fatigue, le seul lundi matin de ma vie à être heureux d'avoir cours. Ceux en amphithéâtre ont cela de bon qu'on ne peut relâcher sont attention, ce qui me convient tout à fait, dans la situation précise. À mes oreilles, un vague riff de guitare d’un groupe aux membres tous enterrés depuis longtemps, le pas des résidents de l’étage du dessus, le clapotis familier des doigts martelant un clavier d’ordinateur. Sean. Il m’avait vu rentrer dans l’après-midi, et n’avait pas pu cacher son étonnement. C’était pas mon genre, découcher sans prévenir, encore moins revenir avec un visage aussi fermé. Je n’ai que peu de secrets pour mon colocataire - et meilleur ami, par la même occasion - taisant cependant le fait que je sois un trafiquant de drogues. Jamais je ne le dirai à d’autres que mes clients, c’est ma honte tout comme mon gagne-pain, le moyen de payer mes études, faire survivre une mère qui n’est accrochée qu’à ses bouteilles d’alcool, cacher à tous ma vie familiale branlante. Il doit sans doute se rendre compte que mes devoirs de chimie n’ont rien de commun, il ne pose pas de question pour autant. Je ne sais pas s’il s’en fiche réellement, mais il a sans doute compris que je ne suis pas du genre à faire facilement des confidences.
Sean déteste les soirées de poker et d’alcool que je passe quelques fois, je ne lui en tiens pas rigueur, mais cela ne m’empêche pas de les multiplier, en universitaire qui se respecte. La plupart du temps, il sait pertinemment où je me trouve, mes amis, mes conquêtes, les lieux pas toujours très légaux, je n’en fais pas mystère. Pas cette fois. Une « Taylor », il n’en a jamais entendu parler. Et là… Là… Non. Ne pas y penser, ne pas y penser.

Le temps file, un battement de paupières et je suis dans l’amphithéâtre. Écouter ce que le professeur déblatère continuellement, comparer avec le syllabus, prendre des notes. Ne pas penser à autre chose qu'aux syndromes néphrologiques ou aux dégénérescences liées à la mutation du quatrième chromosome. Simple. Les deux heures passent en une seconde, j’entre à peine que je suis déjà à l'extérieur, sous le ciel grisaillant de Dublin. Les étudiants vont à leur prochain cours, trottinant et discutant. Je n'ai pas le courage de me mêler à eux, pas aujourd'hui. Je vis cette journée de façon passive, redoutant mes pensées, me forçant à les maîtriser. Je n'ai rien à faire avant quatorze heure, où je devrai me rendre dans un des hôpitaux de la ville. Vive les travaux pratiques. Pas question de relâcher mon attention d’ici là, direction la bibliothèque.
Je sais bien que c'est stupide. Différer le problème ne le résoudra pas. C'est comme une plaie qu'on cache au lien de la soigner, redoutant la morsure du désinfectant plus que l’infection de la blessure. Un sourire sans joie transperce mon visage. Voilà une métaphore digne d'un étudiant en médecine. Et je replonge dans mes coupes transversales, les noms tortueux, les fonctions bien trop complexes pour un si petit morceau de chair. Mal de crâne atroce, j’ai l’impression qu’il va exploser. Je n’aspire qu’à la paix, un calme improbable, un silence tel que celui qui règne dans la bibliothèque, mais les pensées cognent contre ma boîte crânienne. Impossible de me concentrer, je joue avec mon bic, ce qui a le don d’agacer la surveillante. Regard noir de bibliothécaire, sourire confus d’étudiant. Et une entrée de droguée.

Je ne m'y attendais pas. La veille ne me paraissait n'être qu'un lointain souvenir, une chose trop improbable que pour s'être réellement produite, l’apparition de la jeune femme était surréaliste. Dans la bibliothèque universitaire, qui plus est. Dans ma vie privée, celle que je tenais bien à l’écart de la drogue, mis à part pour voler morphine et éther dans les locaux de Trinity College. Taylor. J’ai des papillons dans le ventre tout comme une vague de détresse au fond du cœur. Qu’est-ce qu’elle fiche ici ? Peur de ce qu’elle pourrait dire, que ce soit éventer le secret de ma profession peu orthodoxe tout comme reparler du fameux baiser, colère de la voir dans un lieu dont je lui avait interdit l’accès. Elle m’appelle, on fixe un lieu, c’était pourtant clair. Mais, après tout, j’avais déjà brisé les règles. Mes yeux fixent les siens. Elle a l’air clean. Je ne sais absolument pas à quoi m’attendre.

« - Salut. »

Vive le dialogue de sourds. Je suis à baffer. Après tout, je me doute bien de ce qu’elle veut : une explication. Apparemment, l’événement l’a fait gamberger tout autant que moi. Quelqu’un doit se lancer, ou on n’arrivera jamais au bout, chacun plus tendu que l’autre. Je rêve, ou ses joues s’empourprent. Je ferme mon livre, fais crisser la chaise contre le sol, comme prêt à m’enfuir. Une envie irrésistible d’ignorer mes problèmes, me cacher la vue, boucher mes oreilles. Mais je la regarde toujours, et elle explose. Ses mots m’atteignent comme une vague. Elle a raison, et en même temps, tellement tort. Je me mords la lèvre, quitte définitivement ma chaise pour m’approcher d’elle. Premièrement, la faire taire. Parce que la bibliothécaire nous lance un regard plus qu’équivoque et que je n’ai pas franchement envie qu’elle prononce encore une fois « tu es mon dealer » en présence d’une vingtaine d’étudiants tout à fait capables de saisir l’information et tenter de la vérifier. Question de survie. Je l’empoigne par la main, décharge électrique, avant de siffler entre mes dents.

« - Merde, tais-toi ! Tu vas me faire griller ! »

Question accueil, il y avait plus chaleureux. Tant pis, elle avait déjà supporté bien pire de ma part. Comme quoi, je gentil petit étudiant pouvait se montrer haïssable. Je ne la lâche pas, parcourant le couloir poussiéreux de la bibliothèque, porte de chêne, nouveau corridor, escaliers. On finit au rez-de-chaussée, aucun élève dans les parages. Je jette un coup d’œil circulaire avant de diriger à nouveau mon regard vers Taylor, encore essoufflé de notre course dans les couloirs de l’université. Je ne sais pas quoi dire. Ma gorge est serrée, comme voulant m’empêcher de prononcer le moindre mot, je n’arrive pas à faire cesser le tremblement de mes mains. Je ne ne suis même pas capable d'analyser correctement les raisons de mon incroyable anxiété. Calme-toi, Cal !
Je ne peux pas faire demi-tour, faire comme s’il ne s’était rien passé, quand bien même je le voudrais. Il faut que je dise quelque chose, le silence me pèse et ne fait qu’accélérer les battements de mon cœur. Dis quelque chose, dis quelque chose, bordel !

« - Taylor, je suis… Tu n’as qu’à oublier. Voilà, oublie tout ça. Ou non. Je… Excuse-moi. J’sais pas pourquoi j’ai… »

Je trébuche dans mes mots, mes joues s’enflamment. Je ne suis jamais gêné, d’habitude, en présence de qui que ce soit. Il y a décidément un problème, mais je n’ose pas creuser sous la surface. Je ne veux même pas imaginer que je pourrais éprouver pour Taylor autre chose qu’une relation dealer - cliente. La simple appellation me semble malsaine. Pourtant, mon refus de lui donner sa dose, la haine envers ses yeux dilatés… La haine, toujours. Je me réfugie dans la colère, le meilleur moyen de me protéger. Le pire, aussi. Ma voix déformée par la fureur résonne à travers le couloir désert.

« - Je te méprise ? Sans doute. Je hais ton visage qui s'émacie, tes yeux explosés, ton empressement à recevoir tes paquets de poison. Et je hais encore plus le fait que ça me soit insupportable. C'est illogique. J'ai fait ça parce que... C'est idiot. Je comprends rien, Taylor. Je comprends rien. »

Je pars. Je pars à la dérive.


Dernière édition par Caliban O'Brien le Mar 29 Juin - 4:20, édité 2 fois
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Taylor Greene

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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyJeu 3 Juin - 23:21

Je m'en mords les lèvres. Pourquoi avais-je clamé haut et fort dans cette bibliothèque "tu es mon dealer" ? Il était bel et bien évident que cette activité dans la vie de Caliban devait rester secrète. Cependant sous l'effet de la colère et de l'incompréhension, j'avais complétement oublié. Le pauvre, il devait vraiment regretter de m'avoir embrassée. Un baiser et voilà que je débarque dans son université avec mes gros sabots. Je suis vraiment monstrueuse, en plus d'avoir été en poids pour lui à ma dernière sortie, je me ramène dans son univers privé, sans prévenir. J'allais vraiment finir par regretter mon geste.
Je lui lance un regard d'excuse lorsqu'il m'intima de me taire, ce que je fis. En silence, je l'observe. Il se perd dans les mots, il bafouille et je suis surprise de me mettre à penser qu'il est vraiment adorable quand il est perdu. J'ai envie de me taper la tête contre un mur ou de m'assommer d'un coup de grimoire dans cette bibliothèque, envie de hurler à Taylor la droguée de revenir les deux pieds sur terre. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Pourquoi suis-je venue déjà ? Dans quel but ? Je tente de m'en remémorer les raisons. Je cherchais des explications... Mais pourquoi ? Généralement, un homme m'embrasse, zou il part et ouf tout revient à la normale, je cherche pas à comprendre. Ici j'avais carrément pris les transports en communs - chose qui m'arrive que très rarement - et j'étais venue dans cet univers qui n'est pas le mien.
Il continue à parler, il semble se perdre de plus en plus, mes yeux restent fixés sur lui sans rien y comprendre. "Je comprends rien, Taylor". T'inquiète moi non plus ! que j'ai envie de lui répondre. Mais les mots restent calés au bord de mes lèvres, je sens mon cœur qui bat à du cent à l'heure, je sens le nœud qui se noue au fond de mon ventre. Et plus mon malaise s'accentue, plus mon incompréhension s'amplifie. Auparavant, Caliban était juste mon dealer, rien d'autre et je ne me posais pas plus de questions, après tout il me donnait ma drogue, je partais me défoncer. Mais là quelque chose d'autre nous liait désormais, ce n'était plus une relation de dealer à client.

- Moi non plus, j'y comprends rien.

Et maintenant que suis-je censée faire ? Il semble ne plus savoir quoi dire et moi non plus d'ailleurs. On se fait face et les mots semblent de plus en plus difficiles à prononcer. Est-ce que je fais comme dans les films romantiques ? Je lui saute dessus et l'embrasse à pleine bouche ? Ou alors je reste les pieds sur terre et...

- Je suis désolée, c'était une mauvaise idée. Je n'aurais pas du venir.

Je tourne les talons et marche à pas confus. J'ai décidée d'être raisonnable et de rester dans la vie réelle. Les films romantiques c'est bon pour Cameron Diaz... Même si ma seule envie c'est de retourner près de lui et de l'embrasser. En cet instant, j'ai perdu mon caractère de droguée qui consiste à être complétement joyeuse et à ne rien prendre au sérieux. Je sors de cette bibliothèque et m'arrête près de la porte, là quelque chose me frappe. Pendant tout l'instant où je n'ai cessé de penser à Caliban, je n'ai pas songé une seule fois que j'avais besoin de me prendre une dose. C'était un miracle. Mais désormais, le besoin se faisait ressentir assez fort, une douleur tenace me tordait le ventre. C'était le prix à payer pour être clean.
Je me laisse aller contre le mur, la douleur m'accablant. Je suis vraiment nulle, je peux pas tenir une matinée sans ressentir le manque. Mon corps glisse le long du mur pour enfin se poser au sol, je me sens pitoyable. Les étudiants me regardent mais ne prêtent que peu d'attention à mon égard. Mes pensées se dirigent vers Caliban qui s'est surement remis à sa lecture, je viens de gâcher ma seule chance de lui parler véritablement.
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyMar 8 Juin - 12:10

Un pas en avant, trois en arrière.
J’allais finir par croire que tout se résumait à cela. Les choses ne pouvaient-elles donc pas être plus simples, définies, classées, triées, une étiquette, pas à réfléchir, savoir ce qu’on doit faire sans jamais éprouver le moindre doute ? Mais on a toujours tendance à tout complexifier, tendre vers un bordel bien organisé, hésiter entre les chemins trop nombreux, malgré la volonté de tout codifier, de comprendre le fonctionnement des choses. Comme si définir le mouvement des planètes ou le fonctionnement du corps humain pouvait nous tirer de notre chaos. On a beau lire des centaines de bouquins de psycho, de chimie, niveau hormones, échanges d’atomes, ou ce genre de conneries universitaires, on n’est jamais préparé. Les soubresauts dans le cœur, la nausée qui me gagne, gorge et estomac noués, mon esprit qui flanche. Je dis un mot, je le regrette quelques secondes après, voudrais changer le cours des choses, tout en sachant que c’est trop tard. Je ne peux pas modifier ce qui a été fait. On n’est pas sur word, pas de touche « éditer », la situation continue et je reste en retrait en pensant à un passé qui n’a que quelques secondes. Alors, je foire tout sur toute la ligne. Aucune emprise.

Elle ne comprend rien non plus ? Voilà qui nous aide. J’ai envie de la secouer, la forcer à dire quelque chose, n’importe quoi, mais je suis paralysé. Je voudrais m’excuser, mais mes lèvres restent closes, tout simplement parce que je ne sais pas ce qu’elle devrait me pardonner. Problème de valeurs, je finis par ne même plus savoir ce qui est bien ou mal, blessant ou rassurant. Il y a comme une inversion. Fournir de la drogue, pas de problème ; se rapprocher, fin du monde ? Quelque chose comme ça, apparemment. Voilà le souci. Drogue. Héroïne, beu, coke, Marie-Jeanne, ectasy, LSD, neige, tant de noms pour cette merde. Bien fait pour toi, Caliban, c’est toi le dealer, c’est toi le salaud. Le cynisme me gagne, moins douloureux que la lucidité pure et dure. Et toujours ce silence terriblement pesant, prêt à se fissurer au moindre mot, au moindre geste. Sauf qu’aucun de nous deux ne bouge. On va quand même pas rester ainsi, pendant deux heures, les bras ballants, sans vraiment oser se regarder ?
Taylor s’en charge. Dialogue froid et sans pitié, elle fait demi-tour et s’éloigne déjà. Quel était l’intérêt de venir, au final ? Mon regard est fixé sur sa nuque et son départ. Mon ventre me brûle, j’ai juste envie de lui courir après, agir de n’importe quelle façon que ce soit, la prendre dans mes bras, j’en sais rien. Mon pied frôle le sol, je fais un pas en avant, suis retenu à ma place par un lien invisible. Je ne me connaissais pas si lâche. Taylor disparaît lentement de mon champ de vision, je me mords la lèvre inférieure à sang. BOUGE-TOI, FAIS QUELQUE CHOSE, BORDEL DE MERDE. Je m’invective, pour ne pas changer, je me hais, je la déteste tout bas. Et finalement, elle disparaît bel et bien.

Bravo. Un soupir s’échappe de mes lèvres, je suis vidé, exténué. Finalement, rien n’a été clarifié, bien au contraire. J’essaye de résumer la situation, elle me paraît inévitablement catastrophique. Pourquoi est-ce que je prends donc tout ça tellement au sérieux ? Il n’y avait pas mort d’homme, finalement, ce n’était pas grand-chose. Ouais, tu parles, essaye donc de te convaincre toi-même, crétin. Il n’y a que des mauvaises raisons de lui courir après, lui parler à nouveau, faire je-ne-sais-quoi. Absolument que des mauvaises raisons. Trop de barrages, de différences, de problèmes. Exactement cela, faire un pas ne m’apporterait que des problèmes. J’ai un étau dans le ventre, je me sens mal. Ce ne serait pas raisonnable. Je me suis toujours considéré comme mûr, sensé, droit, même si avec un léger problème d’humanité. Mais apparemment, je suis incroyablement immature, du moins vais-je l’être dans un avenir proche. Je fais bien plus qu'un pas.

« - Je vais vraiment finir par croire que je passe ma vie à te blesser. »

Tellement spirituel, t’as rien trouvé de mieux à dire ? Je ne suis définitivement pas doué pour donner de bonnes répliques. À vrai dire, je ne suis pas doué pour grand-chose, mis à part les études, les sourires et les sarcasmes. Je vois sa douleur. Je la sens, je la touche du bout des doigts, et je ne trouve rien à dire. Pas l’habitude, et un excès de couardise. Ma seule source de chagrin s’est toujours trouvée dans la demeure familiale et mon passé que je tente d'enterrer, ma mère et ses excès d’alcool, mon père et sa maîtresse. Je n’ai jamais étalé mes sentiments, lu des livres à l’eau de rose ou regardé des films romantiques, mis à part pour me moquer gentiment. Je ne sais pas quoi faire, je ne suis même pas sûr d’appliquer ce que je projette, quoi que c’est un peu tard, maintenant. Les étudiants passent en jetant des regards de biais, emplis d’une certaine supériorité, j’ai envie de leur briser le crâne. Et Taylor. Je n’ai jamais fonctionné à la pitié, j’adopte pourtant avec elle le comportement de la parfaite petite Mère Térésa, à lui venir en aide de cette façon. Et pour un exemple plus parlant, je la prends en ce moment même dans mes bras.

Nouvelle connerie à ajouter à la longue liste de ce vainqueur de Caliban. Alors, comment tu vas l’expliquer, celle-là ? Déjà que le baiser, c'était limite, tu peux toujours chercher, pour les justifications. Je resserre mon étreinte, ne me préoccupant guère de ceux qui nous entourent, oubliant presque les problèmes inhérents à cette situation. Presque. Je n’ai pas arrêté de fuir son visage pendant ces deux derniers jours, il n’y a que maintenant que je trouve une sensation toute relative de sérénité. Tellement bancale, à vrai dire. Il suffirait d’un rien pour tout foutre en l’air, j’ai bien du mal à penser que ça ne m’arrivera pas. S’attendre au pire permet d’amortir sa chute. Je ne sais pas comment Taylor va réagir, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle doit m’en vouloir à mourir. Ce serait le sommet. Je ne tente rien d’avantage, préférant éviter la gifle qu’elle n’a pas pu me mettre la dernière fois, sans pour autant la lâcher. Étrange… Le cœur qui cogne contre les tempes, la peau qui s’enflamme et les secondes qui s’enfuient. La notion du temps s’effiloche, tout comme celle que je m’aventure dans quelque chose qui finira inévitablement par m’échapper. Qu'est-ce qui va se passer, après ? Comment gérer quelque chose de cette ampleur ? Réparer les blessures, les erreurs ? Je laisse les interrogations de côté, enfouis mon visage dans sa nuque, enivrant parfum. Mais bien sûr...

« - Tu as toutes les raisons de m'en vouloir. Je t'en supplie, lâche-moi ta haine à la figure, avant que je finisse par faire... tout ça. »

Paroles si dures en un simple murmure. Fini de jouer, inutile d'essayer de cacher mon désemparement.
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Taylor Greene

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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyMar 8 Juin - 20:28

Les surprises n’en finissent pas. Certes j’aurais pu me douter que nos chemins allaient à nouveau se croiser, pas difficile je me poste juste à côté de la porte de la bibliothèque. La douleur me tord le ventre, mes bras entourent mon ventre, le pressant, comme si cela pouvait me soulager. Je savais très bien quel était le remède miracle. Je voyais non loin de moi, les toilettes et j’étais plus que tentée d’y foncer, de me piquer un coup. Soudainement mon sac sembla me peser , je savais que tout était à ma portée de main. Cependant je me résolus à rester par terre, les yeux focalisés sur le sol. Bientôt mon champs de vue fut encombré, même si je ne vis que ses pieds, je sus directement que c’était lui.

- Je dois avoir l’air de quoi moi… pensai-je.

Je suis affalée contre ce mur, les traits de mon visage tendu en un rictus de souffrance. Il doit encore plus me haïr. Je ne prends même pas la peine de relever la tête vers lui, je sais que si je le fais, je sentirais encore ces chaleurs qui me montent au visage et c’est inadmissible. J’étais censée être une droguée sans sentiments, juste bonne à avoir des aventures d’une nuit. Je décide de me relever, inutile de paraître plus longtemps ridicule !
Ses paroles surgirent. Si un jour, j’aurais pu croire qu’ils m’adressent ce genre de mot. A cet instant, j’oubliais même qu’il était mon dealer à la base.

- Ce n’est pas blesser que tu fais. C’est rompre le peu d’équilibre que j’avais dans ma vie…

Ces quelques mots fusèrent sur un ton glacial, plus que je ne l’aurais voulu. Mais c’était la vérité. Il avait semé le doute en moi, je n’étais plus sûre de rien. Etais-je vraiment une droguée insensible au final ? Moi qui m’était promis de ne jamais ressentir quoi que ce soit. C’était tellement plus sécurisant. Aucune obligation, aucune souffrance.
Un frisson me parcoure quand il m’effleure du bout des doigts, comme si j’étais fragile ou plutôt comme si il n’osait pas aller trop loin. Et la suite me stupéfie sur place… Ses bras m’entourent, son contact est chaud et je ne peux m’empêcher d’éprouver un léger vertige tellement cette étreinte est agréable. Au début, mes bras restent le long de mon corps mais lorsque je reprends mes esprits, je l’entoure de mes bras, posant mes mains sur le bas de son dos, étant plus petite que lui. La nuque courbée, il enfouit son visage dans ma nuque, je pouvais sentir son souffle chaud dans le creux de ma gorge. Je déglutis tandis qu’il me murmure à l’oreille.
Cela faisait tellement longtemps qu’on ne m’avait pas pris dans ses bras ainsi. Je sentais les larmes qui me montaient aux yeux mais je me mordis la lèvre, les empêchant de couler. Le tête posée sur son épaule, j’ai le nez sur ses cheveux, j’expire profondément. Son odeur me rend dingue. Le détester ? C’est plutôt lui qui doit me haïr… Je l’avais obligé à me ramener chez moi, à jouer au protecteur et encore maintenant je l’envahissais dans sa vie privée. La veille, je l’avais haï. Haï d’avoir déclenché chez moi des sentiments que j’avais toujours préféré ignorer. Haï d’avoir perturbé quotidien.
Que dois-je faire ? J’aurais aimé avoir le courage de le repousser et m’en aller. Ce serait tellement plus simple, en effet.
Cependant, poussée par mes impulsions, je m’écarte légèrement de lui, mets mes deux mains de part et d’autre de son visage et je l’embrasse. L’université et ses élèves disparaissent autour de moi. Mon cœur s’affole tandis que le monde s’écroule à mes côtés.
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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptySam 12 Juin - 7:36

Je ne m’attendais pas à ça. Incapable de me projeter dans l’avenir, seulement d’envisager le pire. Fallait-il encore connaître sa propre définition de l’effroyable. J’avançais à tâtons, guidé par mes impulsions, ne me demandant quelles seraient les conséquences de mes actes seulement après les avoir posés. Je n’en mesurais pas l’ampleur. J’ai vingt-deux ans, un âge où l’errance n’est pas censée être une habitude, tout comme les questions plus nombreuses que les réponses et les prises de tête, dignes d’un adolescent, frappant à mon esprit qui exagère la gravité des faits de façon exponentielle. La sensation doucereuse de tomber sans avoir réellement conscience de ce qu’on fait. C’est exactement ça. À chaque fois, je me fais avoir, je me dis qu’il serait plus sage de faire demi-tour, je m’élance quand même, sans réelle raison, seulement parce que je ne peux faire autrement, un souffle qui me pousse dans cette direction. Et toute analyse, tout essai de décortiquer mes actions, pour finir par comprendre la raison réelle de mon comportement, est totalement vain. Je sens comme sa tension sous mon étreinte, ce qui est finalement normal. La voix glacée qu’elle avait employé quelques instants plus tôt indiquait clairement, à mon avis, son envie viscérale que je parte, de me voir cramer sur le bûcher, que je ne fasse plus jamais ce genre de pas de côté, que je reste Cal’, le dealer sympa qui donne des avances lorsque le fric manque et qui raccompagne le drogué fraîchement réapprovisionné lorsque celui-ci est prêt à faire n’importe quelle connerie hallucinée. Comme si je l’avais planifié. Ce n’était pas .. contrôlable.

Non, je ne m’attendais pas à ça. Qu’elle me repousse, me gifle, m’insulte, me semblait bien plus logique. Je l’espérais presque. Qu’elle fasse taire mes idioties, que tout soit clarifié et simplifié. Simplifié… Ahah. Je romps son équilibre ? Alors, que dire du mien ? Je fais justement tout pour la stabilité de ma « vie bien rangée » - du moins en apparence - des mensonges à mes proches et à moi-même, une souffrance que je repousse, simplement parce que c’est plus simple ainsi. Elle réapparaît à l’instant même où Taylor pose ses bras sur mon dos et ne répond pas à ma presque supplication pour qu’elle me crache sa haine à la figure. Je la détesterai presque pour cela. La haïr de ne pas me blesser, de rester là, proximité bien trop agréable. La maudire pour ce qu’elle fait par la suite, un second baiser. J’avais envisagé toutes les possibilités, pas celle-ci. C’était impossible. C’est tellement plus facile, de ce dire que l’autre pourra tout arrêter, que vous pouvez ainsi déraper, même si la chute en sera cuisante. Trop tard.

Tout d’abord, la surprise. Dès que je sens ses mains sur mon visage, je sais ce qu’il va se passer, les images défilent à une allure effarante dans mon esprit, le moment se ralentit. Mon cœur a un raté tandis que je sens ses lèvres sur les miennes. Baiser maladroit, après tout, on est loin du cliché de ces films à l’eau de rose où tout va bien dans le meilleur des mondes. Je garde les yeux ouverts tout durant, comme sous le choc, un million d’informations contraires s’agitant et mettant la pagaille dans mon esprit. Mes mains se posent sur ses épaules, je la repousse légèrement, toujours l’observant. Battements de cœur qui vont crescendo, je caresse sa joue de la paume de main, pourrait presque sentir l’électricité vibrer sous la peau. Une demi-seconde plus tard, je lui rends son baiser, avec cette fois beaucoup moins de retenue. Finalement, c’est simple. Effroyablement simple. Chaque sensation est décuplée au centuple, magnifiée, savant mélange de douleur et béatitude. Fébrilité. J’oublie l’extérieur, les gloussements et sifflements des étudiants passant à côté de nous, les lumières trop crues du couloir impersonnel de l’université. Il y a elle, deux trois piques de lucidité, de « qu’est ce que je suis entrain de faire ? », et beaucoup de rien. Lèvres, visage, nuque, main, enivré d’elle jusqu’à la moelle, comme si une barrière se brisait soudain, ou alors que j’aie peur que ce soit la seule occasion. Que ce passage soit une exception.

Les minutes perdent de leur réalité, je ne sais pas combien de temps s’est écoulé lorsque je me détache, respiration hachée de baiser trop prolongé, sensation de vertige. Je voudrais prolonger le moment, repousser toutes les limites, je ne peux pas. Moi et mon éternelle recherche de réponses et de stabilité. Mais je repense à ce qu’elle m’a dit, la phrase résonne dans mon crâne. Briser son peu d’équilibre… il y a ça, et puis elle m’embrasse. Contradiction totale. Je la scrute un instant avant de pouvoir parler du bout des lèvres.

« - Qu’est-ce que tu veux, Taylor ? Dis-le moi, et je serais prêt à… »

À quoi ? Si elle te dit que, finalement, ce n’est vraiment pas une bonne idée, un peu de plomb dans le crâne, tu resteras planté là sans discuter ? Si elle te demande une dose, tu te plieras tranquillement aux exigences ? Qu’est-ce que tu espères ? Qu’est-ce que tu veux ? Incroyable comme le bien-être peut se transformer en l’espace de seulement une seconde en une inquiétude atroce. L’imprévisible, encore.
Je n’arrive pas à me détacher d’elle, même si la situation exigerait un minimum de recul. Envie de l’embrasser, me laisser aller, arrêter de penser. Inutile même de l’envisager, une main vient frapper mon épaule avant même que Taylor n’ait pu prononcer un mot. Je tourne un regard hagard vers cette personne qui a osé s’immiscer, sursaute d’étonnement à la vue de la doyenne de l’école, vieille harpie aux lunettes en forme de demi-lune. Bravo, Caliban, vraiment…

« - Sachez, jeunes gens, que le flirt est strictement interdit dans l’enc…
- …einte de l’établissement. Excusez-nous, mademoiselle. »


Ironie terrible en vue de son visage ridé et son absence de bague au doigt. Le retour sur terre est difficile, je lance un sourire d'une rare hypocrisie à la doyenne, laisse une main sur l’épaule de Taylor pour l’emmener à l’extérieur. J’avais oublié. L’espace d’un instant, j’avais oublié me être dans l’université, où se trouvent notamment toutes mes connaissances hors-drogués, élèves et professeurs. Cela ne me semble cependant pas d’une gravité extrême, croiser un ami me posant sans aucun doute milles questions sur cette inconnue qui m'accompagne ne devrait pas être insurmontable, quoi que sans doute beaucoup moins aisé le moment même. Nous quittons le bâtiment pour nous retrouver sous le ciel d'Irlande. Le moment a été brisé, je n’arrive pas à prononcer un mot, cependant incapable de détacher mon regard de son visage ou encore de faire disparaître ce sourire d’un niais absolu sur mon visage. Je lui ai pourtant posé une question de ce qu’il y de plus sérieux, et rien de franchement idyllique là-dedans. Il y a tellement de choses à prendre en compte. Mais non, je suis sur un petit nuage. Crétin.


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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptySam 12 Juin - 15:40

Mon cœur bat la chamade, il tambourine à l’intérieur de mon crâne. Tout d’abord, crainte. La crainte lorsque j’ai sentit qu’il restait inerte, que mes lèvres étaient plaqué sur sa bouche mais qu’il n’y avait aucune réponse. J’allais me ramasser un gros vide, j’allais être réellement ridicule. Ses mains se posent sur mes épaules et m’écartent de lui. Je sens la déception et la tristesse qui se pointe… Pour finalement faire demi-tour et laisser place au soulagement et à la joie. Ce deuxième baiser était fougueux, mieux que les précédents. Comme si Caliban n’avait plus peur, qu’il se laissait aller. Mes pensées s’emmêlent, plus rien n’a de sens, nos lèvres se joignent, s’écartent pour mieux se retrouver. Ma main s’accroche à sa nuque, ma respiration s’accélère, j’aurais pu en être gênée mais ce n’était pas le cas. Le désir monte en moi mais le ricanement des élèves me rappelle que je suis actuellement dans une université. C’est à regret qu’il rompt notre baiser, je l’observe à bout de souffle, un nouvel éclat dans les yeux.

- Qu’est-ce que tu veux, Taylor ? Dis-le moi, et je serais prêt à…

Mon expression de bonheur disparaît de mon visage pour laisser place à la jeune femme perdue que je suis. J’avais un chemin, une voie. J’étais lancée sur les pas d’une artiste, mes parents me promettaient un avenir fabuleux. J’étudiais l’art dans une école prestigieuse, souvent félicité pour mes talents. Mais la bêtise débarque à grand pas. Certes je fumais déjà étant adolescente, j’avais déjà pris quelques pilules ici et là cependant la suite est bien différente. Je m’enfonce dans une impasse dans laquelle j’aurais bien du mal à ressortir. Depuis, tous mes amis, tous mes proches, je les ai perdu. Désormais le souvenir que j’ai d’eux est si flou, comme si ils n’avaient jamais existé. Ils ont tenté de me faire revenir sur le chemin de la raison, mais ils ont perdu le combat. Plus personne n’a cru en moi depuis ces jours-là, plus personne n’a pris la peine de me prêter une réelle attention.

Une expression de douleur passe brièvement dans mes yeux. Ce que je veux… J’ai envie de le supplier ne pas m’abandonner, lui dire à quel point je me suis sentie seule ces dernières années, à quel point j’en ai oublié la douceur du corps humain. Je l’observe, il paraît aussi perdu que moi, je ressens le doute qui se bascule en lui. Ensuite vient cette vieille bique. Elle a rien d’autre à faire elle ? Je ne peux m’empêcher de lui lancer un regard noir chargé de reproches. Caliban m’entoure d’un bras et m’emmène à travers les couloirs. On se retrouve dehors, je sens une douce brise qui me secoue légèrement les cheveux. Je ferme les yeux, profitant de ce bref instant de bonheur que je venais de vivre. Je savais qu’en les rouvrant, la suite allait être plus compliquée. Paupières ouvertes, je le vois qui m’observe, un magnifique sourire sur les lèvres. Léger pincement au cœur en voyant son air de joie. Le rouge me monte une fois de plus aux joues, je le prend par la main, l’emmène sur un banc non loin de là.

Je n’ai qu’une seule envie, c’est de goûter à nouveau à ses lèvres. Mais je sais qu’il a besoin d’une réponse à sa question. Je me laisse aller contre son torse, son corps dégage de la chaleur et je ne peux m’empêcher de laisser échapper un soupir d’extase.

- Tu sais. Rien de tout cela ne serait arrivé sans la soirée au Sugar Nightclub. Je n’aurais jamais cru que tu puisses veiller ainsi sur moi et ça ne m’était plus arrivé depuis longtemps que quelqu’un me prête attention de cette manière. Puis tu m’as embrassée et…

Mes paroles étaient maladroites, je bégayais parfois sur une partie de phrase. Mon souffle s’accélérait une fois de plus tellement mes émotions redoublaient d’intensité.

- …tout a été différent.

Je relève le visage, passe une main dans ses cheveux, mes doigts jouant avec ses mèches. Mes yeux noisettes le fixe. La sonnerie retentit. Un nouveau soupir exaspéré s’échappe d’entre mes lèvres. A prévoir, les récréations ne sont pas éternelles, malheureusement.

- Tu dois aller en cours, je pense.

À regret, je lâche sa chevelure et m’écarte de lui.
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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyDim 20 Juin - 5:07

Vision sélective. Si seulement j’étais capable d’un tel exploit tous les jours, ne me concentrer que sur l’agréable et effacer l’angoissant, le pitoyable, l’inintéressant. Faire le grand tri, renforcer les couleurs désirées, ne pas me préoccuper du reste. Fermer les yeux sur tout ce qui me donne envie de vomir, me prendre la tête entre les mains, ou juste lever les yeux au ciel. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche, les visions seront toujours présentes. Ma mère et son haleine rance de mauvais vin, mon père et ce visage emprunt de colère, ce visage de lâche, les joues rongées et le teint cireux de ceux dont le sommeil a été remplacé par l’addiction, leurs supplications, leurs insultes, les soirées où je me rends pour vendre, là où le pitoyable fraye avec le malsain, l’horreur pure et simple, les sourires faux, fumées asphyxiantes, musique insupportable, argent qu’on débourse pour quelques bafouillages hallucinés. J’ai vu, j’ai tout vu, du haut de mon orgueil et de mon dédain. Les corps décharnés, les regards qui se perdent, les comas pour cause d’une trop grande dose de poison dans les veines. Je devrais l’imaginer dans les pires situations, tout simplement parce que je les connais par cœur. Taylor… Je devrais la visualiser vomir, appuyée contre un mur d’une ruelle quelconque, à bout de souffle, cœur au bord des yeux ; dans son appartement, en proie au manque, composant maladroitement un numéro de téléphone salvateur ; en bien mauvaise compagnie, grâce ou plutôt à cause des facultés magnifiquement désinhibitrices de la poudre, riant aux éclats, aucune conscience de l’horreur de la situation ; et le bras saignant, petites morsures des seringues sur sa peau, les portes menant à son Nirvana artificiel. Le pire, toujours le pire, voilà ce que je devrais imaginer, tout simplement parce que c’est la vision la plus réaliste des choses. Comment pourrais-je seulement espérer tout réparer d’un coup de baguette magique ? La situation en soit n’avait pas réellement changé, seule ma position se modifiait. Il m’était désormais impossible de rester extérieur à la situation, de n’être que la main qui apporte les sachets à bas prix. En bien ou en mal, j’étais personnellement embarqué là-dedans.

Cette relation naissante était potentiellement destructrice. Je ne crois pas aux contes de fées, je sais qu’il résultera souffrances, disputes, questionnements, revirements constants. Et pourtant, en cet instant précis, un voile grisâtre recouvre toutes ces extrapolations. La fameuse vision sélective, ou plutôt pensée, dans le cas présent. Pas de passé, pas de futur, même pas ces crétins d’étudiants qui vont sans doute faire courir des rumeurs, le Caliban vu avec une belle inconnue. Mais je m’en fiche, vu que je tiens en ce moment ladite belle inconnue par les épaules. Je ne peux pas m’empêcher de l’observer, souris de plus belle en voyant ses joues qui s’embrasent. Sursaut de cœur au moindre de ses mouvements et changements d’expression.
J’ai haï ce visage, et je comprends désormais pourquoi. Une grâce naturelle, combiné à cette élégance de la beauté qu’on détruit. Taylor était magnétique, Taylor est magnétique, mais un magnétisme renforcé par la poudre et l'autodestruction. Et ça me dégoûtait, m’énervait, me fascinait.

Elle m’emmène sur un banc et je me laisse faire sans rechigner, néanmoins tendu. L’heure des explications avait sonné ? Mais vu comme on semblait doués pour ce genre de dialogue, la chose s’annonçait être plutôt ardue. Moi-même je ne sais pas forcément ce que je veux, attendant juste qu’elle m’explique ses propres désirs. Il commençait à être trop tard, pour penser à un retour en arrière et, à vrai dire, aucun de nous ne semblait en avoir envie. Ce n’est pourtant pas de la naïveté. Taylor s’appuie contre moi, je l’entoure de mes bras, et ne dis mot, la laissant s’exprimer. Je dois faire un effort pour rester à l’écoute, mon esprit n’a de cesse de partir à la dérive, sa proximité aidant pas mal au vagabondage. Le reflet du soleil sur ses cheveux, les quelques mèches agitées par le vent, mon cœur tambourinant contre ma cage thoracique. J’essaye de retrouver le fil, y arrive avec peine, finis parvenir, fixant mon regard sur un bâtiment universitaire, un de ces blocs de béton uniforme qui jure tellement avec le paysage ambiant.
Je ne sais pas trop ce que je suis censé comprendre de ses paroles, mais il est vrai que ne peux pas vraiment attendre une réponse claire et précise « je veux ça, ça, et ça ! ». Elle est aussi paumée que moi. Les choses commencent cependant à se clarifier lentement. Tout a été différent… Elle relève son visage et mon cœur a un raté. Encore une fois, tout s’efface, l’espace d’un instant dangereusement délicieux. Les secondes s’étirent, yeux dans les yeux. La moindre cellule de mon corps est en feu, une seule idée en tête : l’embrasser. Et la sonnerie. À croire que cette université a décidé de se liguer contre moi. Taylor se détache, je ne peux pas m’empêcher de saisir sa main pour l’attirer à nouveau contre moi. Aller en cours, hein ?

« - Je n’en ai aucune envie. »

C’est tellement vrai. Je voudrais juste rester ici, dans cette sorte de stabilité évanescente, où les mots sont encore suspendus dans l’atmosphère et les soucis loin de nos pensées. Mais il faut rester les pieds sur Terre. Les cours en hôpital sont les plus importants, déjà déterminants. Je n’en ai jamais loupé aucun, de toute ma scolarité, malgré les gueules de bois après soirée étudiante trop arrosée ou les nuits blanches à confectionner le poison que je vends. J’ai soudain envie de prendre de mauvaises habitudes. Soupir. Je pose un baiser sur le front de Taylor avant de finalement prendre la parole.

« - Mes cours de l’après-midi se déroulent à l’hôpital, une sorte de stage. Tu habites assez loin, je peux faire une boucle pour te ramener, si tu veux. Et si tu n’as pas peur de la moto, bien sûr. »

Un sourire en coin pointe sur mes lèvres, je n’ai pas pu m’empêcher un peu de légèreté, une provocation pouvant la pousser à accepter. Dans le seul but de grappiller encore quelques minutes en sa présence, évidemment. Je finis par quitter le banc, ma trousse de clés déjà dans la main, l’autre tendue vers Taylor. Elle n’a pas vraiment le choix d’accepter ou non, je compte bien la convaincre de m’accompagner, ou plutôt de la raccompagner, dans le cas présent. D'ailleurs, argument irréfutable, je me penche vers elle pour lui voler un baiser. Papillons dans le ventre, envie de ne jamais arrêter, j'arrive néanmoins à coller un sourire railleur sur mes lèvres lorsque je me détache.

« - Alors ? »
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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyVen 25 Juin - 19:01

Si différent de moi et pourtant si proches en cet instant. De nature aguicheuse et allumeuse, j’étais désormais transformée en une jeune femme aux joues qui s’enflamment au moindre toucher. Je pensais à quel point nos mondes étaient différents. Il était un parfait étudiant doublé d’un dealer et j’étais l’artiste droguée qui vit de ses peintures. Serait-ce possible d’avoir une quelconque relation dans ces circonstances ? Une relation ? Pouvions-nous déjà parler d’une relation ? Tout était si confus en moi. Ces questions m’agacent le cerveau, sans réponses.
Quand je voulus m’écarter de lui, je me sentis à nouveau toute frissonnante quand il me saisit la main, me retenant près de lui. Je lui lance un regard adouci, me surprenant moi-même de cet élan d’affection de ma part. A vrai dire, je n’avais aucune envie qu’il parte et un sourire s’étira sur mes fines lèvres lorsqu’il sembla que lui non plus ne semblait pas le désirer.
Me raccompagner jusque chez moi ? Alléchante proposition. A vrai dire, il ne me laisse pas le temps d’y réfléchir. Je saisis sa main, sens une fois de plus mon cœur qui tambourine dans ma poitrine lorsqu’il m’embrasse. J’observe son sourire railleur et un petit rire s’échappa d’entre mes lèvres. Je le regarde, je fais semblant d’hésiter en me mordillant la lèvre puis me dresse sur la pointe des pieds pour l’embrasser une fois de plus.

- D’accord.

Je le laisse mener jusqu’à sa moto et je ne peux m’empêcher de déglutir malgré sa main rassurante dans la mienne. La dernière fois que j’étais montée sur une moto, c’était avec mon cousin Samuel. Ils étaient très proches et passaient toujours de bons moments ensemble. Lorsqu’il avait seize ans et son permis moto en main, ils avaient insisté pour me montrer comme il conduisait bien. Attirée par cette nouvelle expérience, j’avais accepté. Un fou ! Il n’y à pas d’autres mots ! Roulant dans les graviers, prenant des virages si serrés que je craignais la chute, dépassant les voitures à toute vitesse, … Bref mon estomac avait eu sacrément du mal à supporter le choc. Je ne pus m’empêcher d’éprouver une certaine crainte en remontant sur ce genre d’engin.
Caliban me mit un casque sur la tête avec un petit sourire. Quoi de plus sexy qu’une fille avec un casque de moto ! Hum… La sécurité d’abord on va dire ! Je rabats la visière, je laisse Caliban s’installer d’abord. Je jette un bref coup d’œil à ma robe et me maudis d’avoir choisis cette tenue. Ce qui va suivre est tellement élégant… Je profite de l’instant où Caliban a son attention sur sa moto pour enjamber vite fait le siège et m’installer derrière lui.

- Ouf, pensai-je

Je rabattis ma visière et entourai la taille de Caliban de mes bras, ayant toujours cet irrésistible envie de l’embrasser. Le moteur laissa échapper un rugissement et la moto démarra à toute vitesse. La peur m’étreignait le ventre mais peu à peu, la tension s’en alla, laissant place au plaisir de sentir le vent se cogner avec force contre nos corps. Une fois de plus, je me sentis heureuse mais cette joie fut interrompue net par la douleur qui cognait à nouveau dans mon ventre, mon corps en proie de sueurs froides. Ma gorge se serra. J’avais besoin d’une dose. Ce n’était pas une envie, c’était un besoin. Jusqu’à maintenant, la présence de Cal m’avait fait oublier la drogue mais cela n’avait pas duré longtemps.

[Ferions-nous la suite du sujet autre part ?]
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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyMar 29 Juin - 5:57

Éclats de rire qui ricochent, tintant à mes oreilles. Je crois que c’est le premier que j'entends de sa part, je le trouve étonnamment beau, mélodie cristalline. Un sourire perce sur mes lèvres à l’idée que mes pensées frôlent une niaiserie absolue, mais, en cet instant précis, je n’en ai absolument rien à faire. Dans les relations, j’ai déjà donné, mais toujours prêté une réelle attention à ne pas sombrer dans cette image du copain empli de crétinisme – un crétinisme adorable, certes, mais crétinisme quand même – et capable de n’importe quelle absurdité généralement ridicule pour les yeux de sa belle. Aucune envie de finir comme un de ces personnages de mauvais feuilleton télévisé. Et pourtant, désormais, ça ne me semble pas si gravissime que cela. Bon, d’accord, je n’en suis pas encore là. « Pas encore là »… Je fronce les sourcils, étonné par mes propres pensées. Mais il n’en faut pas beaucoup pour que j’oublie ce vague désagrément.
Elle accepte, je n’en attendais pas moins, l’emmène déjà vers l’engin motorisé. Une de mes mains repose dans celle de Taylor, l’autre se plonge dans une des poches de ma veste. Trousseau de clés qui n’en possède que quatre. Mon appartement universitaire, la demeure familiale, la moto, et le casier se trouvant à l’hôpital, pour y ranger diverses affaires. Heureusement que j’en ai un, d’ailleurs, j’aurais sans doute oublié d’emporter avec moi la moitié de mes biens. Parlant de ça, je me rappelle soudain avoir laissé mon bouquin d’anat’ dans la bibliothèque, grand ouvert et à l’abandon total. Bah… La bibliothécaire se fera un plaisir de me le renvoyer, avec un petit mot railleur de son écriture arrondie.

Taylor n’a pas franchement l’air rassuré à l’idée d’une virée en moto, je ne peux m’empêcher de trouver ça adorable. Adorable… ouais, décidément, je débloque sérieux. Autant ne pas essayer de comprendre, nous sommes de toute façon arrivés à côté de l’engin. Toujours un deuxième casque réservé pour un éventuel passager, je lui en donne un et revêts le mien juste après. J’enfourche ensuite la moto, glissant la clé dans le contact, et attendant que la jeune femme s’installe avant de pouvoir démarrer. Il ne faut pas longtemps pour sentir son corps se poser contre le mien, mains autour de la taille et nouveau frisson doucereux qui parcourt mon échine. Je pose ma main sur la sienne un bref instant, avant de me concentrer sur ma conduite. « Prête ? » Même pas besoin d’attendre une quelconque réponse, le monteur vrombit.
Liberté. N’être dépendant d’aucun type de transport en commun, et pouvoir se glisser pratiquement n’importe où. J’aime cette sensation d’autonomie complète, et celle de l’ivresse de la vitesse. Pas question de battre des records en présence de Taylor, évidemment, je réserve ce genre de choses à ceux que je désire effrayer. Mais, quelque que soit la célérité, le vent qui fouette la peau, qui vibre sous le casque à rendre sourd, violence infernale et paradoxalement sereine, les couleurs qui ne finissent pas de défiler, se mélanger, nouveau paysage à chaque clignement de paupière, cœur battant crescendo, tout ça reste incroyablement jouissif. Les pensées s’effacent, la notion même de respirer s’évanouit, effondrement de l’esprit tellement agréable. Plus rien n’a d’importance. Enfin, presque. Feu rouge, je pose pieds à terre et en profite pour jeter un coup d’œil à ma montre. Ça va… En vérité, j’ai largement le temps. Le temps de plusieurs détours.

« - Attends-moi là, je reviens tout de suite. »

Le premier détour en question, un Starbucks Coffe. Je n’ai pratiquement rien mangé depuis ce matin, l’esprit trop embrumé, je mérite bien un petit quelque chose avant mon après-midi chargée d’étudiant modèle. Je coupe à peine le contact que je suis déjà à l’intérieur du bâtiment, casque en main, et demandant de façon empressée un croissant. Oui, je sais, c’est ce qu’on appelle généralement un petit-déjeuner, mais je suis tout simplement incapable de résister à l’appel d’une de ces cochonneries françaises. La commande passe rapidement, la serveuse place le met dans un sachet plastique tandis que j’étale ma petite monnaie sur le comptoir. Et en un battement de cœur, je suis déjà dehors, grimpant à nouveau sur la moto, plaçant l’achat dans la boîte de rangement de devant, et me sentant obligé de me justifier.

« - Mon péché mignon. »

Sourire du parfait gamin de dix ans, sans doute délicieux, mais d'une candeur frôlant l'idiotie. Y pensant, j’aurais dû lui demander si elle voulait manger quelque chose, également. Elle n’avait peut-être rien à se mettre sous la dent, chez elle. Mais c’est trop tard, désormais. Voilà qui ne fait que renforcer la conclusion précédente, à croire que c’est vraiment la minute de l’auto-flagellation.
Je réenclenche le moteur, avec cette envie irrésistible et désormais assez familière de me mettre des baffes, et reprends la route vers l’appartement de Taylor. Je n’arrive plus à profiter de la sensation de vitesse, mes pensées filant sur un tout autre chemin. Elle était clean, en arrivant, et certainement avait-elle passée une nuit de bon sommeil. Héroïnomane, la sensation de manque se fait très rapidement sentir. Souffre-t-elle de l’absence, en ce moment même ? Je sais la douleur honteuse, et pourtant irrépressible, le moment où tout s'efface pour la seule pensée de la drogue, ce besoin, ce manque immense, cette litanie qui perce le crâne et que seul le poison peut faire taire. Je sais comment cela se passe. En premier, viendra la satisfaction primaire du désir assouvi, ce goût amer d’un manque enfin comblé, du silence qui tombe. Deuxièmement, l’amusement, la folie des grandeurs, la raison qui flanche et le bonheur de frôler la destruction imminente, le mal, le malsain, et pourtant la beauté absolue. Est-ce que, une fois déposée chez elle, elle allait se ruer vers ses réserves de bonheur en poudre ? Je me mords la lèvre inférieure, ne sachant quel comportement je suis censé adopter à ce sujet. C’est trop tôt, certainement. Et pourtant.

Nous voici arrivés. De jour, les rues semblent bien moins sinistres, juste de simples immeubles de logement se dressant dans le ciel. Je me gare devant le bâtiment où loge Taylor, coupe le moteur, quitte le siège et enlève finalement mon casque. Main tendue pour l’aider à s’extraire à son tour, elles dérapent sur son visage quand la jeune femme enlève son casque, replaçant quelques mèches folles d’un geste doux. L’heure des aux revoirs qui sonne. Vous ai-je déjà dit que je n’en avais aucune envie ?

« - Désolé, j’ai pas pensé à te demander si tu voulais quelque chose au Starbucks… En fait, il me reste encore un peu de temps, là, j’peux, euh… En fait, non, je n’ai pas le temps, mais l’heure ne compte pas vraiment. Si tu as besoin de quoi que ce soit. Bref… »

Incroyable et désespérante, cette incapacité à tenir un discours un tant soi peu intelligible. À croire que je suis bien meilleur dans les railleries quand dans la proposition d’un quelconque acte de générosité. « De quoi que ce soit, Taylor. » J’empoigne une de ses mains pour l’embrasser, finis inévitablement sur ses lèvres, odeur enivrante au possible. Pitié, quelle me donne une excuse pour rester, aucune envie d’être raisonnable. Et une étrange angoisse qui m’étreint le ventre, à l’idée de la laisser. Pas forcément sans fondement, j’imagine.


(Je sais, réponse pas génialissime ><
Le suite, ça dépend de toi, continuer ici/autre part ou faire une nouvelle situation :3.)
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Taylor Greene

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● Occupation: Artiste peintre

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MessageSujet: Re: Chaque jour est une surprise [Caliban]   Chaque jour est une surprise [Caliban] EmptyLun 12 Juil - 17:27

Je ferme les yeux, profitant de cette douce sensation de bonheur, je me laisse emmener par le baiser, moi aussi me transformant en personnage de film à l'eau de rose. Je ne peux m'empêcher d'apprécier de jouer ce rôle, pourtant j'avais toujours détesté tous ces moments débordant d'affection. Je riais des couples, je me moquais du romantisme, je me fichais de trouver l'homme parfait, je ne m'étais toujours contentée des coups d'un soir, défoncée c'était aussi bien. Et ici me voilà dans les bras de Caliban, totalement clean.
Je rompt notre baiser et je souris.

- Ne t'inquiète pas, je n'ai pas faim.

Je dépose un baiser sur ses lèvres, tentant d'apaiser sa nervosité. Mais sous mes mains, je le sens tendu, je m'écarte légèrement et l'observe, un sourcil froncer. Son visage a changé, celui-ci est marqué par l'inquiétude. Cette réaction me laisse perplexe et je me mets à réfléchir profondément. Et puis je comprends... Il a peur que je cours dans mon appartement, prendre ma dose. A cette pensée, je reçois comme un coup de poing dans le ventre. Tentant bien que mal de camoufler ma douleur, je m'empêche de me plier en deux, laissant juste apparaître une grimace brève sur mon visage. Me reprenant rapidement, je ne peux m'empêcher de faire un pas rapide en arrière.
La véritable Taylor fait son come-back. Ma gorge se noue, une fois de plus j'ai peur. Peur de me laisser entraîner par Caliban, peur de souffrir et de tomber dans le panneau. Je tente d'adoucir ma réaction par un sourire en coin, espérant que mon expression ne paraîtrait pas trop fausse.

- Il faut que j'y aille et toi aussi. Tu as cours, n'oublie pas !

Brève caresse sur sa main et je m'éclipse en un coup de vent. La suite est tout à fait prévisible. Je cours jusqu'à mon appartement, tremble en tentant d'ouvrir ma porte. Toute retenue a disparue, Caliban a disparu de mon esprit, je ne vois plus que ma planque. Une fois ouverte, je pousse la porte avec violence, fonce aux toilettes afin de sortir ma dose d'un placard de rangement.
Il était réellement temps que je me défonce et je savais déjà que ce soir, je continuerais sur cette lancée afin de rattraper cette matinée sans drogue.

[[désolée pour le post merdique, je préfère me consacrer à la construction de l'autre sujet ^^]]


- END -
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