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 Enjoy the party ~ Caliban

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Taylor Greene

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MessageSujet: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyLun 12 Juil - 23:12

Tout se mélange dans ma tête… Les baisers échangés avec Caliban, la poudre blanche que je me suis injectée avec précipitation dans les veines, les éclats de rires en sa présence, l’expédition au pays imaginaire, … Un véritable tourbillon à l’intérieur de mon crâne, je fronce les sourcils en signe de mécontentement. Appuyée contre le mur froid de mes toilettes, je suis restée toute l’après-midi à comater en ce lieu. Après une partie de la matinée passée avec Caliban, je m’étais transformée en petite amie bienheureuse, laissant de côté ma vie de droguée. De retour à mon appartement, je m’étais vite injectée une dose, voulant effacer la douleur, désirant satisfaire ma soif de voyage. Dès que la drogue se diffusa dans mon sang, les toilettes se mirent à tanguer, les formes se tordant à mes yeux et les couleurs redoublant d’intensité. Alors que j’entamais une longue descente, je voyais apparaître Caliban devant moi, je pouvais le sentir auprès de moi, je pouvais même l’entendre me souffler quelques mots doux, j’étais en plein délire. Mais comme à chaque fois, les effets retombent et je fais un atterrissage brusque dans ma salle de bain.
Bien sûr, je décidais de ne pas reprendre une dose directement. Une petite pilule en attendant, j’arrive devant ma garde robe, toujours aussi stone. Je cherche une tenue qui me convient pour la soirée. J’opte finalement pour une jupe kaki et un corset noir, je laisse mes cheveux retombés en cascade sur mes épaules. Petit coup d’œil dans le miroir et je m’éclipse de mon appartement, sentant l’excitation qui me monte depuis le creux de mon ventre. Une brise me secoue les cheveux lorsque je jaillis dehors, je frissonne dans ma tenue trop légère pour le temps qu’il fait à Dublin. Mais je ne doutais pas qu’au Sugar Nightclub j’allais avoir bien chaud. Mes pas sont rapides, l’impatience m’envahit et voilà le moment tant attendu de la journée.

Les lettres en néon du Sugar Nightclub m’éclairent le visage, je fais un clin d’œil au sorteur et je rentre précipitamment. Mes gestes se mêlent directement à la musique, dans une parfaite harmonie, mon corps s’accorde à l’ambiance de la soirée. Mes pas se font dansants tandis que je vais jusqu’au bar. Alors programme du soir… D’abord je vais me défoncer un coup dans les toilettes, ensuite je reviens sur la piste de danse en compagnie d’un verre de vodka et par après je rentre chez moi pour enfin me réveiller le lendemain sans aucun souvenir de la veille. Parfait. Habituellement j’aurais ajouté dans ce programme : ramener un mec chez soi. Mais l’image de Caliban me trottinait dans la tête, m’empêchant de penser à cela.
Le serveur me fait un clin d’œil complice, désormais habitué à me voir. Je lui renvoie un sourire éclatant avant de foncer dans les toilettes. La suite n’est pas dure à deviner. Comme la dernière fois que j’étais venue, je prenais une dose d’héroïne et je me sniffais une ligne de cocaïne pour garder la forme. Rien de tel que pour être totalement out tout en profitant de la soirée. Sauf que la dernière fois, j’avais perdu toutes mes capacités à réagir.

- Tant pis, ca va être l’éclat…, pensai-je.

Restant une bonne trentaine de minutes dans les toilettes, j’en ressors lorsque les effets de l’héroïne sont supportables debout. Cela fait, je ressors des toilettes, mon sourire dévoilant mes dents éclatantes. Je tangue légèrement, expédiée dans un autre monde. Cependant j’arrive à garder un minimum du sens de la réalité et je suis pétante d’énergie. La piste de danse est à moi, hop hop un petit tour au bar pour aller me chercher une vodka et je reviens sur mon lieu de chasse préféré.

- De chasse ?

Cette pensée me turlupinait. Et Cal dans tout ça ? Comme à chaque fois, je n’arrive plus à réfléchir correctement, je perds mes moyens, je ne contrôle plus rien. Et pourtant c’est si bon… Sans savoir comment, je remarque que j’ai un nouveau verre et que deux mains sont posées sur mes hanches. Un homme se colle à moi, m’emmenant dans une danse sensuelle, nos corps collés l’un à l’autre. Je me laisse emmener, ondulant des hanches et rejetant ma chevelure à plusieurs reprises en arrière. La matinée, j’avais été tout à fait une autre personne. Mais en cet instant précis, la véritable Taylor refaisait surface. Celle qui faisait la fête sans cesse, qui se droguait à longueur de journée, qui flirtait à chaque soirée, … J’étais totalement stone, j’étais aux bras d’un gars et la drogue avait entièrement effacé l’image de Caliban.

Et la soirée ne faisait que commencer…
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyMar 13 Juil - 18:36

Silence, juste avant le vacarme. Pas rapide, mes semelles claquent contre le pavé, le son rebondissant et s’étouffant sur les murs craquelés des bâtiments semblant vouloir se pencher de plus en plus vers ma direction, comme pour m’écraser. Ciel sans étoile et nuit glaciale, un sentiment d’oppression me gagne tandis que je tire sur ma cigarette. Mais bientôt, tout sera encore pire. J’ai laissé ma moto à quelques dizaines de mètres de là, empruntant une rue tortueuse et trop peu fréquentée pour gagner le Sugar. Les basses de la boîte de nuit se font entendre de façon de plus en plus violente, je pourrais presque voir les murs trembler. Tournant, je gagne l’avenue principale, la jeunesse plus au moins dorée de Dublin qui envahit la nuit et la rue m’entoure, je me fonds dans la masse, parfaitement à l’aise. Rien qu’un jeune de plus dans la foule. L’obscurité recouvre mon visage d’un tout autre masque, cachant mes véritables intentions. Je croise une connaissance, lui sourit vaguement. Tous s’amusent, et moi je travaille. Le boulot le plus aisé que j’ai pu dégotter, également le plus rentable, me concentrant sur l’argent et laissant de côté les questions morales. Je n’ai jamais considéré mes clients comme des humains à part entière, juste des acheteurs. C’est plus facile. Je leur rends service, et eux aussi, le marché clairement établi, un simple échange de bons procédés. Jusqu’à il y a peu. Ma cigarette finit sa courte vie sous mon talon, je résiste à l’idée d’en enflammer une seconde et entre dans la boîte de nuit. Ersatz de musique et lumières blafardes en plein visage, je fends la foule des danseurs pour me rendre directement au bar. Bientôt, la poudre que je cache sera remplacée par des billets.

Je sirote ma vodka red bull – après tout, faisons comme tout le monde – tout en faisant mine de regarder les clubbers se déhancher sur la piste de danse, alors que mon regard ne fait que les frôler, sans jamais s'intéresser à eux. J’ai une forte clientèle bien établie, je n’ai même plus besoin d’aller à eux, ils viennent eux-mêmes me trouver. Fidélité à l’une des drogues les plus pures du marché dublinois. Une petite blonde aux pommettes saillantes s’assoit à mes côtés, passant commande au barman. Je la connais bien. Sans le moindre mot échangé, un petit sachet bombé de pilules d’ecstasy atterrit dans sa main, l’argent dans la mienne. Elle prend son verre et se rend à une table plus éloignée, je reste accoudé au bar. Et c’est aussi simple que ça. Second client, toujours l’ecstasy. Échange rapide, je me lève pour me rendre aux toilettes, histoire de bouger pour ne pas paraître suspect et pénétrer dans l’antre préférée des sniffeurs de coke. Et là, je la croise. Elle ne m’aperçoit pas, trop de monde et de fumées, sans doute, mais j’ai tout le loisir d’observer son visage. Souffle coupé, je chancelle, m’appuyant contre un mur. Comme un poids insoutenable broyant mes épaules. Bien sûr. À quoi pouvais-je bien m’attendre ? Petit naïf. Son air halluciné me confirme ce que j’ai repoussé toute la journée dans un coin de mon esprit, préférant m’enfermer dans mes rêveries d’une niaiserie absolue, mais incroyablement agréables. Je ne voulais pas y penser. Je n’avais plus vraiment le choix. L’hésitation me gagne, entre fermer les yeux et lui faire des reproches. Après tout, je ne lui ai jamais demandé de changer quoi que ce soit. Je lui ai proposé mon aide, exclusivement, sachant pertinemment qu’on ne peut modifier son mode de vie qu'en le voulant réellement. Je ne peux rien faire, rien du tout… quelle ironie, quand on y pense. Je retourne au bar, négligeant mes clients, préférant plutôt me payer un remontant. Nouvelle vodka. Mes pensées s’embrouillent, calmant légèrement mon mal-être. Mon regard dévie à nouveau vers les danseurs. Et là, la haine se fait irrésistible.

Jamais, je n’avais ressenti ça. Je ne me considérais pas comme quelqu’un d’extrêmement possessif, il faut croire que si. Ma peau me brûle, veines battantes contre mes tempes et cœur qui s’emballe. Haine envers ce type avec qui elle danse, envers elle et sa lasciveté, envers la haine tout court, et sans doute exacerbée par l’alcool dilué dans mes veines. Sans réfléchir un instant, je me lève, me frayant un passage dans la foule, yeux rivés vers Taylor. Je n’entends même plus la musique, ne remarque plus les autres visages. Il n’y a que ça, cet unique but, cette danse.

« - Excuse-moi… »

Sourire goguenard, ma main se pose sur l’épaule de son compagnon, et je le repousse avec trop de violence, sans doute, pour quelqu’un qui au final n’est pas réellement en tord. Il ne peut pas savoir, ces boîtes de nuit ne sont que ça, des gens qui se font remarquer en dansant salement, des couples qui se forment le temps d’une soirée. Mais il est toujours plus facile de repousser la faute sur les autres. Je pose mes mains sur les hanches de Taylor, calquant mes gestes aux siens et la fixant droit dans les yeux, feu brûlant au fond des pupilles. Le lien visuel se brise tout aussi facilement qu’il ne vient de se construire, c’est à mon tour d’être saisi par l’épaule. « Non, mais, tu te sens bien ? ». Reproches tout à fait légitimes, je l’ai bousculé sans aucune raison. Mais si sa colère est justifiée, ma haine est totalement disproportionnée. Je me détourne de Taylor et lui met une droite en plein visage, sentant son nez craquer sous mon poing. Le type s’effondre, et je me rends soudain compte de l’absurdité de mon geste. Pourquoi avoir fait ça ? Ça ne va m’attirer que des ennuis, je vais me faire remarquer, et ça ne changera de toute façon rien à la situation. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher, comme un automate, mon cerveau hors service. Je l’observe d’un air effaré tandis qu’il tient son nez ensanglanté, et que les sorteurs se ruent vers moi. Tout va trop vite. On me saisit aux épaules avec vigueur, la foule s’écarte, blasée de ce genre d’événement. Un ivrogne colérique de plus…

« - Taylor, Taylor ! »

Je me débats, puis abandonne tout aussi vite, conscient que ça ne sert strictement à rien. On me traîne vers la sortie tandis que je tente de jeter un dernier regard vers la jeune femme, mélange d’excuse et de supplication. L’extérieur, déjà. « Tu pourras rentrer quand tu te seras calmé. ». Je regarde les sorteurs d’un air hagard, sortant une cigarette de son paquet, que je fume en tremblant, tirant sur la clope avec une application presque maladive. Comment partir en vrille en quelques secondes… Je ne sais même pas à qui je dois en vouloir, à lui, elle, ou moi. Je prie tout bas pour que Taylor me rejoigne à l’extérieur, mais peut-être est-elle trop raide pour cela. La situation m’écrase, et je suis totalement incapable de prévoir la suite des événements. Tout ce que je sais, c'est que cours à ma perte, et que j'ai déjà entamé la descente.
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Taylor Greene

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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyMar 13 Juil - 23:59

La suite des événements ressemble à un rayon de soleil se frayant un chemin à travers le brouillard qui m’enveloppe. Alors que j’étais sous les effets de la drogue, c’est-à-dire tout à fait dans mon monde, ne me souciant plus de rien. Caliban refait surface. Ma première réaction fut de maudire la qualité de la drogue que Cal me vendait.
Bah quoi ? C’est vrai ! Je n’étais plus censée être envahie par des pensées parasites. Et oui, je classais Caliban dans les pensées parasites parce qu’il envahissait mon cerveau et m’empêchait de rester la Taylor droguée et fêtarde que j’étais. Donc du coup, c’est que la qualité de cette héroïne était vraiment pourrie. Serais-ce Cal qui m’a arnaqué afin que je ne me défonce plus ? La colère m’envahit directement à cette pensée.
Mais je me rends peu à peu compte que le Caliban que je voyais foncer vers moi à grands pas, n’était pas une illusion. Il était bien réel et la haine marquée sur son visage l’était aussi. Du dessus de mon petit nuage, je ne peux m’empêcher d’être vaguement surprise à son arrivée.

Un sourire s’affiche sur mes lèvres, j’en oubliais le mec qui me tenait les hanches, la drogue qui me faisait tourner l’esprit et le verre de vodka qui s’éclata en milles morceaux. En effet, là je perdis directement mon air de béatitude. Primo, mon premier cavalier est expédié hors de mon champs de vue pour être remplacé par mon dealer, enfin ce n’était plus vraiment mon dealer. Mais qu’était-il alors ? Trèves de questions ! Secondo, Caliban se trouve devant moi et à nouveau je souris bêtement. Mais derechef mon expression joyeuse s’évapore en une seconde pour laisser place à la catastrophe. Certes, ce n’était pas la première bataille à laquelle j’assistais tout en étant en plein plane. Le problème c’est que je me rends compte que l’un des adversaires, j’y tiens. Je tente un pas en avant pour intervenir mais on me repousse du cercle de combat.

- Caliban !

Le cri sort spontanément d’entre mes lèvres, néanmoins il est recouvert par la musique et les hurlements de la boîte. Le plus rigolo dans tout cela, j’étais sous héroïne et j’arrivais tout de même à éprouver de la détresse et un pincement au cœur quand je vois Cal se faire frapper. Et tertio, mon héros, celui qui a tant fait pour moi ces derniers jours et dont je ressens bien plus que de la simple amitié ou de l’affection, eh bah… Il est éjecté dehors.

Malheureusement, comme à chaque fois que je m’injecte ma poudre blanche, ma capacité à réfléchir est extrêmement réduite. Il me faut environ une quinzaine de minutes avant de trouver la solution : sortir rejoindre Caliban. Après cette décision difficile, je me retrouve à l’air frais, la tête qui tourne et les yeux défoncés. Je le cherche des yeux, je le vois contre un mur. Cognements rapides dans la poitrine quand j’aperçois son visage peiné. Je tente une marche plus ou moins droite vers lui mais je me tords la cheville à plusieurs reprises avec mes talons. Laissant échapper deux ou trois bêtes rires, je m’accroupis délicatement devant lui, veillant à ce que ma jupe continue à bien cacher mes dessous.

Je ne sais comment réagir, je suis perdue. Je suis comme un gosse qui a fait une bêtise. La honte me prend au cou mais en même temps, je continue à avoir ce bête air d’extase sur ma figure. C’est inévitable. Je voudrais pouvoir gommer en un instant les effets de l’héroïne, cependant je n’en suis pas capable. J’en suis réduite à tomber sur le côté, ma position accroupie n’ayant pas fait grand succès, je me relève vite fait dans un nouveau rire. Et pendant ce temps, il se morfond devant moi.

- Eh Cal ! Je savais pas que tu faisais affaire ce soir…

Mes paroles me semblent tout à fait déplacées mais c’est plus fort que moi. Je débite une série de mots sans y réfléchir, sans plus me soucier de ce qui venait de se passer dans les minutes précédentes.

- On retourne à l’intérieur ? On va s’éclater, y a du monde, de la musique, …

Il se relève. Je me laisse aller contre lui, mes mains se posant directement sur le bas de son ventre, mon visage à quelques centimètres du sien. Ce n’était plus la douce et timide Taylor de la matinée, c’était la Taylor séductrice et sensuelle en action. Je me tordais devant lui, contre lui.

- Tu m’as manqué.

Paroles horribles. Je lui dis cela alors que je venais de me dandiner avec un autre. Mais je n’avais rien fait de mal, après tout, nous avions juste danser. Il n’y à rien de mal à cela. Une voix intérieure me dit cependant…

- Et si Caliban n’était pas intervenu ? Aurait-ce été une simple danse ?
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Caliban O'Brien
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyJeu 15 Juil - 20:50

Je tire sur ma cigarette comme un condamné à mort, mais la nicotine n’a plus aucun effet positif sur mon corps. L’absolution ne viendra pas, je m’appuie contre un mur avant de me laisser glisser au sol. Trop de sentiments contradictoires qui voltigent dans mon crâne, m’empêchant de réfléchir correctement. J’essaye de me concentrer sur les vibrations de la musique frappant contre le rempart de pierres, mais je sais que ce vague apaisement ne sera que de courte durée, je ne fais que me leurrer. Plus que tout, plus encore que la colère ou la tristesse, la déception ou l’humiliation, j’ai peur. L’angoisse m’étreint à un point où c’en est presque insupportable, mes mains tremblent convulsivement tandis que je revois le visage de Taylor. Images en accéléré. Colère, surprise, joie, horreur. Je l’avais entendue crier mon nom, je priais pour qu’elle me rejoigne à l’extérieur, tout en sachant pertinemment que la dose d’héroïne dans ses veines aurait très bien pu lui faire oublier en quelques secondes la scène de bagarre et la conscience même de ma présence. Je ne sais plus quoi faire. L’attente est insoutenable, la douleur atteint son paroxysme. Pourquoi s’acharner ainsi ? Je devrais lâcher l’affaire, ce serait plus simple ainsi. Ce genre de relation ne peut être saine, le dealer et sa cliente, c'est voué à l'échec le plus total. Mais dès que Taylor apparaît dans mon champ de vision, je sais que j’en suis totalement incapable.
Je lève les yeux, et constate à nouveau à quel point la jeune femme est raide. Chacune de ses pertes d’équilibre et de ses chutes est un coup porté à mon moral déjà fort bas, et qui frôle désormais les abysses. Moi qui méprise d’habitude ce genre d’attitude, j’en suis totalement incapable en ce qui la concerne. Je lui en veux et, en même temps, ma haine s’efface jusqu’à disparaître complètement. A-t-elle seulement honte ? Je n’en sais strictement rien et, à vrai dire, je préfère ne même pas le savoir. Je suis le seul fautif, bercé d’illusions naïves. Les gens ne changent pas. Ou du moins, rarement dans la bonne direction. Taylor pourrait-elle changer, ou était-ce à moi de faire l’effort de me rapprocher d’elle ? Je repousse aussitôt mon début de pensée. Non, pas ça, il n’en est pas question.

« - Je commençais à manquer d’argent. »

Un soupir s’échappe de mes lèvres tandis que je me relève. En vérité, il me manque constamment de l’argent, les billets n’arrivant plus à suivre mes dépenses pourtant réduites au minimum vital. Taylor se rapproche, et mon cœur s’emballe déjà. Séductrice et presque cruelle, si différente de celle avec laquelle j’ai passé la matinée, et en même temps si semblable. Je lui ai manqué ? J’aurais tendance à croire qu’elle ment, user de sarcasmes, me moquer de son attitude persuasive proprement ridicule, mais sa proximité m’empêche d’être lucide. « Toi aussi. » que je murmure. Un désir doucereux m’étreint, j’entoure son visage de mes mains et l’embrasse avec ardeur, prolonge le moment en baisers sur sa mâchoire et sa nuque, violence de mes gestes difficilement contenue. Retourner à l’intérieur ? Je n’en ai aucune envie, l’atmosphère des boîtes de nuit me fatigue et me dégoûte. Mais je sais qu’elle n’en démordra pas, les pensées exclusivement branchées sur la perspective de s’amuser. La situation est ingérable, et pourtant, j’arrive à sourire.

« - Très bien, je te suis. Le bar en premier lieu, je t’offre un verre. »

Geste joint à la parole, je calque mes pas sur ceux de Taylor, tenant sa main pour être certain de ne pas la perdre, tandis que l’autre fouille une de mes poches, attrapant une petite pilule plate, brillant d’une lueur malsaine sous les rayons de la lune. Ecstasy. Nous entrons dans le Sugar, je gobe la drogue, tant qu'elle ne peut le remarquer. Je ne me rends compte de la portée de mon geste seulement après l’avoir commis. Trop tard. Taylor ne peut s’élever à ma hauteur ? Je fais moi-même le sacrifice. La chose est horrible, stupide, dangereuse, mais je la sais indispensable. Je ne veux pas la perdre, et n’ai trouvé que cette solution. Ou n’ai peut-être pas le courage d’en appliquer une autre. À nouveau, ces lumières aveuglantes et cette pseudo-musique assourdissante. Le bar est la première étape, je commande deux verres de vodka qui se posent sur le comptoir avec rapidité. Pour moi, le troisième de la soirée. Je n’ai trouvé que l’ivresse de l’alcool pour me faire patienter, en attendant que la drogue se dilue dans mes veines et fasse effet. La folie de mon acte traverse mon esprit, je préfère faire taire mes pensées en avalant le liquide qui me brûle la gorge. Et, sans mot dire, j’emmène directement Taylor sur la piste de danse.
Les premières secondes sont affreuses. Je danse à contre-cœur, mes mains sur ses hanches, essayant de m’imprégner de l’ambiance, mais étant encore trop lucide pour cela. Cette même angoisse, et ce dégoût de moi-même qui croît, moi qui me conforme soudain à cette façon dégradante de danser, à l’ivresse obtenue uniquement par des artifices. L’idée même qu’elle ait un autre partenaire me donne la nausée, alors la jalousie me pousse à continuer. Mais, petit à petit, le poison fait son œuvre, envahissant la moindre parcelle de mon corps. Et je commence à comprendre.

Ma seule expérience avait été le cannabis, et je n’avais jamais été plus loin que quelques fumettes cessées lors de mon entrée à l’université. Mais là, tout est différent. Mon cœur accélère à en exploser, ma bouche se fait sèche, ma peau moite, mais ce ne sont que des détails sans importance qui s’échappent vite de mes pensées. La jouissance prend lentement possession de mon être, la sensation incroyable d’être au centre d’un monde que je comprends soudain. Je les vois, ces fils indicibles qui lient chaque être, les mouvements de l’air agité par les danseurs et la musique trop forte. Le rythme pulse sous ma peau en une sensation dangereusement agréable, un sourire béat s’étale sur mon visage tandis que je me laisse aller, mes inhibitions s’écroulant une à une. Tout ça provoqué par une simple petite pilule. Mes gestes envers Taylor se font de plus en plus fervents, emprisonné dans cette danse, les sens exacerbés jusqu’à l’inimaginable. J’oublie tout, mes craintes, ma prudence, la prise même de drogue, mais pas son visage qui m’obsède au possible. Je suis collé à elle, l’embrassant de façon de plus en plus enflammée, mes mains se glissant sous son corset, totalement inconscient de la direction de mes gestes. Il n’y a plus de musique, plus de danseurs. Tout semble soudain facile, et l’hilarité me gagne sans que je ne puisse lutter. Je ris à gorge déployée, l’esprit en chute libre. Je ne sais combien de temps ce manège dure, j’ai totalement perdu la notion du temps. Mais je finis par m’essouffler, et un mal de tête commence à broyer mon crâne. Je cesse de bouger, gagné à nouveau par de vagues angoisses. Non. La folie que j’ai réveillée refuse de rendre le territoire à la lucidité, il m’en faut plus, et le plus longtemps possible.

« - J’ai chaud, Taylor, je veux aller dehors. Je veux rentrer. »

Et surtout, je veux faire taire ces regards sur moi, me soustraire de la présence des autres clubbers pour pouvoir sombrer encore plus. Je me sens relié à elle, comme si une barrière s’était effritée, et même si c’est illusoire, uniquement provoqué par la drogue, je ne veux pas que ça cesse. Pas cette nuit. La nausée me gagne, mon esprit halluciné pense à l’héroïne que j’ai sur moi. J’étais censé la vendre… j’ai désormais d’autres projets. J’embrasse à nouveau Taylor, l’invitant à m’accompagner, désir grandissant qui va finir par me tuer. Je n’arrive plus à faire la différence entre plaisir et souffrance. La décadence a ce quelque chose d’incroyablement jubilatoire.
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyJeu 5 Aoû - 17:49

Je l’écoute, dans mon habituel état second. J’ai compris sa première phrase et la suite est un enchaînement d’images sans liens. Cela a commencé quand Caliban s’est mis à m’embrasser, ce n’était plus les doux baisers de cette matinée, cela n’avait plus aucun rapport. Ca allait plus loin que ça… Mon corps s’enflamme sous chacun de ses baisers et je sens le désir qui monte en moi, décuplé par ma prise de drogue. Je m’accroche à Caliban comme si ma vie en dépendait. Car quoiqu’il arrive, une chose était sûre : je ne me détacherais pas facilement de mon dealer favori. Une série d’émotions passaient sur son visage et j’avais du mal à les identifier. Joie, désir, tristesse, hésitation, … Mais sous l’effet de la drogue, je n’approfondis par ma réflexion, me contentant de lui rendre ses baisers avec ardeur. Rapidement, sans que je puisse comprendre ce qu’il m’arrive, je me retrouve une nouvelle fois parmi la foule, un verre dans la main et mon autre main agrippée à la nuque de Cal.
Quelque chose a changé chez lui… Caliban avait toujours été un personnage sérieux, même la matinée il avait gardé son masque. J’avais toujours eu du mal à les comprendre, il était plutôt du style imprévisible. Déjà au début, je n’aurais jamais cru que nous puissions sortir ensemble, il était constamment dégoûté par mon attitude. Désormais nous formions un petit couple. En cet instant présent, je ne savais pas ce qui clochait chez Caliban, mais il n’était plus le même. Il semblait euphorique… Néanmoins, toujours défoncée, même en voyant ses pupilles dilatées, je n’arrivais même pas à en conclure que ce jeune homme venait de se joindre au jeu. Ce jeu auquel je jouais depuis un bon moment. Je sens ces mains qui touchent chaque carré de ma peau, je m’enflamme et me colle à lui le plus possible. Nos bouches s’entremêlent, j’en oublie le monde qui nous entoure, aucune gêne en ce moment. Je passe moi-même mes mains sous ses vêtements, me laissant entraîner dans la danse.
Et soudainement, je sens que mon esprit redevient doucement clair, les effets de l’héroïne s’évaporant doucement. Je m’écarte légèrement de Caliban et horrifiée, je retire mes mains de son corps.

- Mais qu’est-ce que je fais… murmurai-je.

Pourquoi suis-je choquée de mon attitude ? Après tout, ce n’est pas la première fois que je fais cela dans cette boîte. Et ensuite je devine… C’est Caliban, ce n’est pas un simple mec d’une soirée. Caliban est différent et inévitablement, je m’attachais à lui comme jamais je ne l’avais osé. Et là, je vis ses yeux. Je déglutis et me rendis compte de la situation. Caliban s’était drogué. Mais pourquoi ? Soudainement, j’ai envie de jouer à la petite copine moralisatrice et responsable. Cependant je me rends compte que je suis mal placée pour jouer ce rôle car dans l’histoire, c’est moi la droguée, la défoncée de toutes les soirées, la cliente fidèle qui dépense une fortune pour avoir suffisamment de drogue, la salope qui se prend sa dose dans les toilettes puis fonce dans le lit du premier venu. Alors je me tais. Après tout, qu’il fasse ce qu’il veut, il est grand maintenant.
Déboussolée par toutes mes émotions, je décide d’agir avant de gâcher ma soirée. Je reprends une petite pilule et l’avale à l’aide d’une grande gorgée de ma vodka. Je souris à Caliban, voyant son air inquiet lorsque je l’avais lâché. Je lui adresse une petite mimique sensuelle et ça a l’air de le rassurer. Nous reprenons notre danse mais peu à peu, je le sens tendu, nerveux. Il se penche vers moi, me criant à l’oreille, tentant de dominer la musique. Certes, je suis déçue de devoir partir. Voilà que l’ecstasy agissait ainsi que mes quelques verres d’alcool. Néanmoins je n’étais plus seule, Caliban avait pris une place importante dans ma vie. Ainsi je lui saisis la main et l’emmène hors du Sugar Nigh Club.

- Viens, on va chez moi !

Mes paroles semblaient empreintes de joie. J’étais à nouveau euphorique et toute excitée. Je me dandinais aux côtés de Caliban, l’arrêtant parfois pour lui voler un baiser. Ou plutôt plusieurs baisers. Le chemin jusqu’à mon appartement n’était pas long, cependant je me souvins que l’autre fois avec Caliban, nous avions bien du prendre une heure pour le retour. D’un côté, j’étais bien plus défoncée que ce soir. Mais cela pouvait toujours s’arranger… Donc nous arrivions rapidement à mon appartement, j’ouvrais ma porte, n’ayant pas autant de mal cette fois-ci à saisir mes clés. Je dus pousser ma porte avec force avant que celle-ci ne s’ouvre. Quand on a un appartement aussi pourri que le mien, ce n’est pas étonnant.

- Content de retrouver mon chez moi ?

Mon ton était ironique évidemment. Qui aurait envie de se retrouver une fois de plus dans mon appartement ? Je fermais la porte et me retournais vers Caliban. Une nouvelle fois, je ressentis une poussée de désir en admirant son visage. D’une démarche sensuelle, je m’approchais de lui et l’embrassa avec fougue. Je saisis son visage entre mes mains et embrassa son visage, sa nuque, mordilla sa lèvre. L’instant était parfait mais quelque chose manquait. Cette chose qui dirigeait chaque jour ma vie. Cette chose dont j’avais absolument besoin pour me sentir bien. L’héroïne.
La douleur dans mon ventre reprit, comme cette matinée. Elle me tarauda et je savais qu’elle ne me lâcherait pas jusqu’à ce que je prenne ma dose. Je grimaça, je plongea ma tête contre la poitrine de Caliban, tentant de cacher ma douleur.

[[J'espère que je t'ai manqué ! =D]]
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyLun 9 Aoû - 4:40

La lucidité revient, apportant avec elle le marasme et l’angoisse, cognant à nouveau mon crâne. Je me sens décalé, désaxé. L’impression d’être connecté avec le reste des clubbers, ce lien illusoire et pourtant magistral, s’est soudainement brisé. Je me sens effroyablement seul et minable, la présence de Taylor ou celle de tous les inconnus présents n’y changeant rien, bien au contraire. Pendant un moment, je ne sais plus quoi faire. Continuer, la danse, la drogue, la soirée qui partira sans aucun doute en vrille, ou réussir à cesser l’immense connerie que je suis entrain de commettre. Ce dilemme me donne mal au crâne, la musique devient une bande-son pour fin du monde et moi l’humain imbécile qui se plante au milieu des explosions nucléaires. A peine surréaliste. Je suis dans la pente, désormais. Je ne peux pas. Je ne pense qu’à ce que j’ai encore sur moi, à cette incroyable sensation que j’ai ressentie, il y a seulement quelques instants, au fait que je dois continuer. Rien n’est clair, et tout s’embrouille de façon croissante, au fil des verres et des baisers. Tout ça pour une fille. Je n’avais jamais été aussi loin. Jamais aussi jaloux, illogique, destructeur. Je pourrais presque me moquer de moi-même, si seulement j’étais capable de la moindre once de cynisme, ou tout simplement la moindre once de rationalité. Cesser de réfléchir est incroyablement plus facile, juste me préoccuper des gestes qui s’enchaînent, mes mains sur sa peau, les siennes sur la mienne, enflammant la moindre parcelle de mon corps. Et le poison qui quitte doucement mon organisme ne pourra rien y changer.

Le moment de lucidité, Taylor semblait l’avoir eu, elle aussi, mais elle avait fini par replonger. Une pilule et le problème est si vite réglé. Si vite réglé. Elle remonte au pays des merveilles, je redescends sur l’abominable terre ferme. La jeune femme se saisit de ma main et je me laisse tirer, n’ayant pour seule envie que de partir. Elle semble tellement joyeuse que je ne sais pas comment agir, je me laisse juste entraîner. Chez elle… Malgré l’angoisse de la descente de drogue, je ne peux m’empêcher d’être fébrile. Même chemin qu’il y a deux jours, mais cette fois-ci tellement différent. Je ne suis plus le dealer trop préoccupé de la santé de sa cliente, la ramenant chez elle malgré le fait qu’elle soit insupportable sous influence, mais je la suis cette fois-ci dans son délire, lui rendant chaque baiser, en redemandant même. Le chemin passe en une fraction de seconde, nous sommes déjà devant sa porte. J’embrasse sa nuque tandis qu’elle ouvre, et arrive sans mal à rire de sa remarque.

« - Tu n’imagines pas à quel point. »

Aussi ironique qu’elle. Tout ça m’importe peu. Je l’observe et, à nouveau, toutes mes pensées s’évadent, facilité déconcertante d’oubli total à la moindre embrassade. Je ne contrôle pas, je n’essaye même plus de m’imposer une certaine limite. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression qu’elle peut l’entendre, mais je m'en fiche. Je suis tout à elle. Après tout, ça aussi, c’est une forme de drogue. N’importe quel crétin ayant regardé un docu’ télévisé vous dira que tout est la faute d’une explosion d’endorphines, ceci étant la faute de Taylor, endorphine elle-même parfois recherchée dans la prise de certains stupéfiants. CQFD. Sauf que, évidemment, rien n’est jamais aussi simple qu’une petite explication scientifique, l’arrêt soudain des baisers le prouvant. Je suis encore assez lucide que pour comprendre ce qui se passe, et la réalité s’abat à nouveau sur moi avec une violence insoupçonnée. Je préférerais presque être raide. Je n’ai jamais supporté la savoir en manque, et c’est sans doute encore pire désormais. Sauf qu’avant, je n’étais pas impliqué personnellement, je me contentais de la fournir. Il y a conflit majeur d’intérêts. Mon côté « dealer » et mon côté « humain », que j’ai pris un soin fou à compartimenter se mélangent et se combattent. Mais j’ai déjà décidé, à partir du moment où j’ai gobé cette pilule d’ecstasy. Et un vulgaire manque provoqué par la descente de drogue qui me pousse dans cette direction. Pour moi, bien sûr, ça n’aura que peu de conséquences, une fois, ce n’est pas bien grave, mais elle ? Et pour la suite ? Comment aillais-je agir, réagir ?

Je prends son visage en coupe entre mes paumes pour le relever et l’embrasser, avant de murmurer avec rapidité. « Attends, jute deux minutes ». Rapide baiser qui a soudain un goût amer, je desserre mon étreinte pour me rendre dans sa cuisine. Qu’elle me suive ou pas, qu’elle fasse ce qu’elle veut. Ça, je l’ai déjà fait, même si jamais de gaieté de cœur, pour secourir des clients bien trop en manque, les mains tremblantes et l’esprit obscur, que pour le faire eux-mêmes. Préparer une seringue d’héroïne, s’entend. Ou plutôt deux, dans le cas présent. Je préfère ne pas penser à l’absurdité de ce que je suis entrain de faire, me concentrant plutôt sur la préparation qui n’a rien de bien compliqué. Il suffit d’avoir les bons instruments, qu’en bon dealer je possède. Mélanger, chauffer, filtrer. Très vite, j’obtiens la préparation désirée, les deux seringues sur la table de travail de la cuisine de Taylor. J’ai un mouvement de recul, les deux objets me semblant luire d’une lumière étonnement malsaine. Non, ne pense pas à ça. Mes mains tremblent, mon corps réclame la dose, l’absence de l’ecstasy précédemment ingérée ayant déjà modifié mon organisme, mais mon esprit hurle de ne pas le faire. Je me mords la lèvre inférieure tandis que je détache ma ceinture, m’en servant comme d’un garrot pour faire saillir mes veines. Je n’ai pas grand-chose à faire pour provoquer l’euphorie et les hallucinations, être au diapason de Taylor, exactement dans le même état d’esprit, plus aucune barrière, aucun souci, même si ce n’est qu’éphémère. Mais je crève littéralement de trouille. Je fais quelque chose de totalement fou, surtout sachant que c’est pour elle. Depuis quand agissais-je de la sorte pour quelqu’un d’autre ? C’était à croire qu’elle avait pris une importance énorme et tout simplement terrifiante, moi prêt au moindre sacrifice comme le plus beau des imbéciles. Ce n’est pas le bon moyen de procéder. Mais je suis trop embrouillé pour être rationnel. J’enfonce la seringue dans ma peau, déverse le produit. La ceinture tombe au sol, et moi aussi.

« - Je viens de… je viens de… Merde… »

Trop tard… Dans une fraction de seconde, je serai dans un bonheur complet. Mais, pour le moment, mes pupilles qui cherchent Taylor hurlent leur crainte et leur folie.
La fin du monde, l’apocalypse, les bombes nucléaires, tout ça, j’vous l’avais dit.


(Oui Enjoy the party ~ Caliban 331658 )
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyLun 9 Aoû - 21:20

J'étais partagée entre deux émotions. Tout d'abord, le désir et l'attachement que j'éprouvais pour Caliban. Ensuite la frustration. Je n'avais qu'une seule envie, c'était de prendre ma dose. Je sentais des sueurs froides parcourir ma nuque, mon souffle s'accélérait comme si je venais de courir une cinquantaine de kilomètres, des tremblements me secouaient. Et comme à chaque fois, la prise de conscience. Je ne pouvais pas vivre sans l'héroïne. Je m'écartais de Caliban pour me laisser tomber dans le fauteuil, mon visage entre mes mains. Je sentais les larmes au bord de mes yeux mais je me mordillais la lèvre, retenant mes larmes. J'avais déjà pleuré une fois devant Cal et une fois suffisait. Tandis que je m'apitoyais sur mon sort, quelques bruits m'alertèrent dans ma cuisine. Et ensuite, un bruit sourd... Je me relevais en un bond malgré la tête qui me tournait et ce que je vis me stupéfia.

- Cal !

J'accourus près de lui, inconsciente de la situation. A mon tour, j'étais morte de trouille. Je ne savais pas ce qui lui arrivait. La peur envahissait son visage, ils s'affaissaient sur le carrelage frais de la pièce. Et alors tout devint clair... La seringue enfoncée dans son bras, la main semblant si lourde qui tenait l'engin, la ceinture au sol et plus que tout, son regard qui sombrait... Les larmes coulaient désormais sur mon visage. Je pris avec délicatesse sa main, la reposant à ses côtés et retirant en une grimace l'aiguille enfoncée droit dans ses veines. J'étais une nouvelle fois face à un terrible dilemme. Étais-je censée me réjouir que Caliban rejoigne mon monde ? Ou étais-je censée attendre son retour à la réalité et le gronder ? Je déglutis en apercevant la seringue sur la commode. Il en avait préparé deux. Une pour lui. Une pour moi.

- Mais qu'est-ce que tu as fait...

Mon cœur tambourina avec force dans ma poitrine, ma gorge devint sèche. Je saisis en un tremblement la seringue, toujours agenouillée devant le corps de Caliban. Tout cela était de ma faute. Je l'avais laissé s'attacher à moi et à cause de cela, désormais il avait pris une décision. La décision de me rejoindre dans mon monde, le monde que je connaissais depuis longtemps, le monde qui me hantait chaque jour. Il avait certainement sentit le fossé qui nous séparait. Car nous avions beau jouer au petit couple bien heureux, il y avait certes un fossé entre nous : l'héroïne.
J'observais visage, devenu si blême et je me penchais vers lui, déposant un baiser sur son front.

- Désolée...

Avec lenteur, je me laissais aller à côté de lui sur la commode, je pris la ceinture et la serra autour de mon bras. Directement les veines ressortirent. L'aiguille trembla, à quelques centimètres de mon avant-bras, effleurant ma peau. Je jeta un dernier regard à Caliban et j'enfonçais le poison dans mes veines. Si soulagée à ce contact, je laissais échapper un sanglot d'extase. Et doucement, je m'enfonçais dans une autre monde, mon corps s'affalant sur celui de Cal. La pièce trembla sous mes yeux, la lumière m'aveugla, je me laissais plonger au pays des merveilles, totalement dans mon trip. Mais cette fois-ci, je n'étais plus seule. Désormais, plus aucune culpabilité face à Caliban, plus de tristesse, les larmes sur mes joues séchèrent. Dans le monde où j'étais, les larmes n'avaient pas leur place. Je perdais toute notion de la réalité, toute notion du temps et du lieu, je délirais totalement, j'oubliais même la présence de Caliban à mes côtés. Le seul son qui me parvenait à mes oreilles était le tambourinement de mon cœur qui s'amplifiait à chaque battement. Ma dernière pensée fut...

- Bienvenue chez moi.
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyJeu 12 Aoû - 5:29

Je sais à quoi m’attendre, et pourtant, la situation me semble soudain m’échapper complètement. Tout simplement parce qu’elle m’échappe. Entre préparer, se renseigner, observer, et subir, il y a une énorme différence dont je n’avais même pas compris la mesure. Je regarde mon bras devenu désormais source du poison qui se propagera bientôt dans mon corps entier. J’ai envie de vomir, de cette angoisse et ce mal-être, du contrôle de moi-même que j’ai perdu comme jamais auparavant. Je ne me reconnais plus. « Juste une fois, juste pour un soir. » que je m’étais idiotement dit. Je suis censé être quelqu’un de prudent et sensé, pas… ça. Ma gorge se noue tandis que ma vue s’obscurcit, j’ai vaguement conscience de la présence de Taylor, et cela ne fait que renfoncer mon malaise. Elle ne va quand même pas tolérer un acte pareil… ? En même temps, pourquoi me gronderait-elle, me ferait la morale, alors qu’elle fait exactement tout ce qu’elle ne devrait pas ? Elle ne pouvait lutter contre moi, elle devait, et allait, me rejoindre. Tout ça, c’était prévu, mais je n’avais pu m’empêcher d’imaginer une autre fin, un scénario où je n’aurais pas dû faire cela, où tout se serait miraculeusement arrangé. Un crétin d’espoir, dont on a conscience de l’absurdité sans pouvoir s’empêcher de s’y raccrocher du bout des ongles. Qu’est-ce que je pouvais bien espérer, en faisant une chose pareille ? QU’EST-CE QUE JE POUVAIS BIEN ESPÉRER ? Aucun son ne sort de ma gorge, mon corps m’a échappé, alors que mon esprit joue les hystériques. Le flash ne vient pas, je ne sais pas si je dois l’espérer ou redouter son arrivée. Les secondes s’égrainent, il me semble m’être injecté le produit il y a des heures déjà, alors que cela ne fait même pas une minute. Faites que le cauchemar s’arrête. Faites que le cauchemar s’arrête. Le noir me recouvre la vue. Et, soudain, l’éclat.
Les lumières pulsent sous mes paupières, un sourire gagne mon visage. Une vague de chaleur parcourt mes veines, brûlante, réduisant mes gestes à une succession de frissons. Je sens mes muscles se contracter sous l’effet du plaisir. Chair de poule, soupir de contentement, chaque cellule nerveuse n’est plus que créatrice d’euphorie pure, je ressens chaque partie de mon corps tout en sentant paradoxalement un oubli de moi-même. La pensée devient inutile, je n’arrive de toute façon pas à penser. Vide.

Alors, c’est ça, être heureux ?

J’ouvre les yeux, j’ai l’impression qu’il s’agit de la première fois. Un nouveau réveil. La vague de plaisir est suivie par un apaisement pur et simple. Presque une non-sensation doucereuse, je plane. Mes pensées se réalignent tandis que ma vue se fait, mais je ne suis que semi-conscient. Pas de peur, de tristesse, de colère, comme si chaque sentiment était amorti, amoindri. Je revois les minutes précédentes et, si je ne comprends pas mieux la raison de tout ceci, plus rien ne semble avoir de l’importance. Je suis calme, immensément calme, les battements de mon cœur ne cessant de ralentir le confirment. La situation me semble moins grave, l’appartement moins rebutant, chaque souci s’étiole pour ne plus laisser place qu’aux sensations agréables. Douce extase, anesthésie plaisante, j’en oublie même que tout cela n’est dû qu’à un vulgaire paradis artificiel. Je bouge enfin mes pupilles contractées au maximum, me rends compte que je suis assis sur le sol lui-même, Taylor à mes côtés. Je caresse doucement ses joues où ont coulé les larmes, replace quelques mèches de ses cheveux. J’embrasse son front, le coin de ses yeux, ses joues, sa bouche, ballet qui va de soi et que je laisse m’emporter, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Plus l’impression de faire quelque chose de mal, plus de souffrance. Sans le voile des interdits et de valeurs morales, je la vois différemment, même si je n’ai pas conscience que l’héroïne tronque elle aussi ma perception des choses. À vrai dire, je n’ai pas conscience de bien grand-chose, à l’instant présent.

« - Tu es belle, Taylor, tu es magnifique, c’est inconcevable. »

Paroles stupides, j’ai pourtant l’impression d’y sentir une espèce de sens profond dans un apaisement qui ne cesse de croître. Synergie, peut-être illusoire, celle que j’ai tant recherchée. Je ne me rends compte de rien, tout m’échappe dans une sorte de brouillard euphorique. Je crois que je suis toujours couché à terre, à caresser la peau de Taylor de mes lèvres avec la plus grande des douceurs, mais à vrai dire, je ne sais plus trop. Ma mémoire flanche, les bribes de nuits s’effacent pour laisser place à l’obscurité. À nouveau. Mais celle-ci ne m’effraye pas.

J’ai froid. J’ai mal. Mes yeux s’ouvrent sur un plafond qui n’a rien de la couche de plâtre de mon appartement universitaire. À nouveau, j’ai découché, à nouveau, tout est flou. Mais cette nébulosité là n’a rien d’habituelle, je m’en rends compte directement tout en n'arrivant pas à m’effrayer de cette étrangeté. Je suis… calme. Anormalement calme. Mal de crâne, je comprends instantanément que la faute est à imputer à la vodka. Et peut-être à autre chose. Lentement, l’apaisement s’évanouit, tandis que je palpe ma peau, comme si j’allais soudain me rendre compte qu’il me manquait quelque chose. Est-ce que c’est ça, est-ce que j’ai… Je n’ai toujours pas de vision correcte des choses, un rayon de soleil perce un je-ne-sais-quoi, je ne vois ni la source ni la fin de la luminosité, juste un aveuglement désagréable. Je tends mes mains devant moi, à quelques centimètres à peine de mes yeux, mais là aussi, l’image saute. Et je monte lentement sur mes bras découverts, jusqu’au creux de mes coudes. Non. Une preuve, minuscule et pourtant flagrante. Non. Là, un arrondi rouge, une blessure de quelques millimètres tout à fait inhabituelle, et que je peux reconnaître entre toutes. Celle d’une seringue.
Je suis assis, et pourtant, je perds pieds. Cette chose, ce trou de rien du tout, veut pourtant tout dire. Ma respiration est coupée de tant d’absurdité. J’ai fait ce que je m’étais pourtant promis de ne jamais faire. Je me suis drogué, ecstasy, héroïne. Pour elle. Pour l’espoir d’une entente illusoire, de combler le fossé, de me rapprocher d’elle. Ça avait été le cas, d’une certaine manière, mais je n’arrive pas à savoir si c’est vraiment une bonne chose. Et je reste là, prostré, regardant mon bras comme s’il s’agissait d’un traître.

« - … Que s’est-il passé ? »

Je ne sais pas si je pose la question à moi-même ou à Taylor, ni même si elle se trouve dans la pièce. Je n’ai pas eu le temps de me réveiller, ou était-il trop rude. Je reste fasciné par cette vision, par l’entrée du poison et d’un bouleversement dont je ne mesure pas l’ampleur. « Juste une fois, juste pour un soir. »… Si j’étais encore capable de cynisme, j’aurais éclaté de rire.


(Ouuui, l'immense ellipse, j'te laisse gérer aha Cool )
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyJeu 12 Aoû - 21:03

Comme Alice au pays des merveilles, je ressors du terrier du lapin. Mais au contraire de l’héroïne, je ne me réveille pas avec la tête pleine de projets et de rêves. Mon réveil à moi est dur. Ma dose s’estompe petit à petit, ses effets ont été encore plus furtifs que la fois précédente… Ca s’écourte de dose en dose. Comme d’habitude, je me réveillais dans mon divan et… Mon divan ?
Je me redresse soudainement, alertée. Je ne suis pas dans mon divan. Je suis contre les meubles de ma cuisine et je ne suis pas seule, au contraire de ce que je pensais. Je tourne la tête. Je laisse échapper un cri et je m’écarte en un bond de ce corps, totalement effrayée. Je n’avais plus le moindre souvenir de ce qui s’était passé la veille. Je sens une forte nausée qui m’agrippe la gorge en voyant le corps inerte de Caliban, ses yeux se révulsant. Il était en plein trip. Une nouvelle fois, les larmes coulent à flot sur mes joues et la nausée se fait de plus en plus violente.

- Putain… Putain… Qu’est-ce que j’ai fait ?!

La culpabilité m’atteint immédiatement. Car je savais que si mon homme se trouvait actuellement écroulé dans ma cuisine, complètement défoncé, c’est de ma faute. Je vois son teint blême et sa poitrine se soulevant avec difficulté. C’est trop pour moi. Je fonce jusqu’à ma salle de bain et je remets mes tripes dans les toilettes. Je finis par sentir que je n’ai plus rien à vomir, je suis vidée. Je me laisse aller contre le carrelage froid de ma salle de bain, je pleure comme un gosse de six ans. Tout ça, c’est de ma faute. Si j’avais été clean hier, si je n’avais pas été en manque, Caliban ne se serait jamais drogué. Les événements de la veille me revenait peu à peu… Caliban se battant par ma faute, Caliban ayant les pupilles dilatées, Caliban souriant pour rien, Caliban affalé au sol, Caliban prenant de l’héroïne.
Je me relève, le sol tangue sous mes pieds. En effet, c’est pas la grande forme. Je jette un coup d’œil dans le miroir. Comme à chaque fois : visage creusé, yeux vides, grandes cernes, souffle haletant. Je suis un monstre. Le geste part, sans que je puisse le contrôler. Le miroir éclate en un coup de poing. Je tremble de tous mes membres, je m’accroche à l’évier, sentant que je n’étais plus maître de mon corps. Du sang coule de mes phalanges mais je n’en ai que faire. Je me détestais. J’étais immonde, j’étais en train de transformer un homme bien en un monstre comme moi. Si il continuait sur cette route, je savais très bien ce qu’il adviendrait de lui. Et je tenais à Caliban, plus que je ne voulais l’admettre.
Je tente de reprendre mon souffle, de me calmer. Bientôt il se réveillera et il serait totalement perdu, il se rendrait compte de ce qu’il venait de faire et il s’en mordrait les doigts. Mais la tentation sera trop forte… Il voudra en reprendre.

- Non.

Je ne pouvais pas le laisser faire.

- C’est toi qui dis ça…

En même temps, je n’étais pas bien placée. Si je lui faisais la morale, il me rembarrerait en deux secondes et il aurait raison. Mon cerveau turbinait dans une veine tentative de trouver la solution qui conviendrait. Finalement je la trouve… Mes larmes redoublent d’intensité à cette pensée. Et pourtant, je sais que c’est l’unique solution.
Je vais dans ma minuscule pharmacie et j’entoure ma main d’un bandage, celle-ci continuant à pisser le sang. Le tissu se teint rapidement de rouge mais au moins il ne déborde pas. Je me rafraîchis rapidement le corps, me donne un coup de brosse à dent et mets de nouveaux vêtements. Je déglutis avant de sortir de la salle de bain, prête à affronter la situation. Mon cœur se serre quand je le vois, relevé, totalement perdu. Je m’approche de lui, le visage dur et froid. Je me penche vers lui et le relève avec difficulté, l’aidant à aller jusqu’à mon divan. Au lieu de m’asseoir près de lui, je reste debout, à distance.

- Tu t’es drogué, Caliban.

Ma seule envie en ce moment était de me jeter sur lui en pleurant, de le secouer, de tenter de lui rendre la raison. Mais une nouvelle fois, c’était moi la droguée dans l’histoire. Alors je m’apprêtais à faire ce qu’il y avait de mieux.

- C’était cool hier. On s’est bien éclaté… Dans tous les sens du terme. Mais ta place n’est pas ici. Tu ferais mieux de rentrer chez toi.

Je tente de garder mon masque de dureté, sous ma garde, je me sens défaillir. Je dois agir vite, autrement je vais le supplier de le rester, je vais m’excuser en larmes et en sanglots comme une gamine. Il valait mieux lui épargner cette semaine, autant à lui que à moi. Parce que au final, j’avais raison. Ne jamais s’attacher à qui que ce soit, on finit toujours pas souffrir.

- Je me suis trompée sur nous deux. Je croyais que l’on pouvait surmonter nos différences mais c’était faux. Je ne suis pas celle que tu crois.

J’avais envie de me taper la tête contre le mur. Caliban n’était pas naïf. Je savais que pour qu’il me quitte, je devais le toucher.

- En réalité, je te déteste. Toi et tous tes amis étudiants. Vous croyez que vous valez mieux que nous et qu’il suffit de vous piquer pour intégrer notre monde. Mais mon monde, Caliban, ce sera jamais le tien. T’as entendu ?!

Mon ton haussait, j’étais carrément en train de crier.

- Jamais !

A chaque parole, je m’écartais de lui. Chaque mot que je lui balançais était une flèche dans mon cœur. J’étais en train de rompre avec Caliban. Car c’était réellement le meilleur moyen qu’il arrête. Je ne voulais pas qu’il s’enfonce à mes côtés. Si c’était quelqu’un dont je me fichais complètement, on se serait pris une nouvelle dose en riant. Mais j’étais loin d’en avoir rien à foutre de Caliban. Car en réalité, je l’aimais.

[un peu d'action chez nos amoureux ? :p]
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyMer 18 Aoû - 5:14

Je ne m’attendais pas à une réponse, je parlais à haute voix, mais c’est moi-même que je questionnais. Que s’était-il passé ? Je connais pourtant la réponse. Se droguer est un geste qui finit par être considéré comme ridicule, presque courant dans la vie d’un jeune, rendu familier par les séries pour ados prépubaires vivant de façon proprement indécente, multipliant les intrigues romanesques à souhait, puis par la vie tout court, les réseaux de drogue que peu discrets pullulant dans le milieu de la nuit. En boîte, on avale de l’ecsta' comme une gorgée de Coca, sans se rendre compte de la portée de ce geste. C’est pour s’amuser, ne pas se fatiguer, parce qu’on en tend sous notre main, que cela ne portera pas à conséquence. Je connais la portée de ce geste, et c’en est d’autant pire. J’ai observé, je me suis renseigné, je tiens entre mes mains des centaines de gamins accros jusqu’à se déconnecter totalement de la réalité et me suppliant pour leur dose. Je sais qu’une seule fois peut amener à une réelle catastrophe, que cette vie gagnée grâce à l’illusion n’est justement qu’une demi-vie, que le bonheur procuré par ces substances est bien trop faible comparé à la douleur engendrée par le manque constant, les repaires qui s’enfuient et le nous qui s’effrite, mais un effritement dont on est qu’à moitié conscient. Je sais qu’il est facile de rire, de se moquer des vies gâchées juste à cause d’un filet de poudre, mais l’enfer ne m’a jamais donné envie de sourire. J’ai vu tant de déchéances, physiques et mentales, et je crains soudain que la mienne n’arrive. Non, je me suis juré. Jamais. Rester lucide. Pas comme ma mère, pas comme eux, ne pas détruire tout ce que j’ai construit. Mais voilà ce qu’il arrive, quand on joue au petit chimiste… Plutôt rude, le coup de l’arroseur arrosé. Et les dires de Taylor ne font que me renvoyer à une réalité dont je voudrais m’absoudre à tout prix. Pourtant, lentement, mes pieds touchent terre. Je ne suis plus sur le sol froid de la cuisine, mais sur son divan, Taylor a dû m’aider à m’y asseoir. Elle n’a franchement pas l’air bien, traits tirés et bandage ne semblant que peu efficace autour de sa main, mais j’imagine que je ne dois pas être beaucoup plus beau à voir. Je préfère ne même pas visualiser ce à quoi je peux bien ressembler. Je m’inquiète un instant sur la blessure qui a l’air assez sérieuse, me détachant un instant de mes pensées noires au sujet de la nuit passée, avant d’être à nouveau brutalement remis sur pieds par sa voix. Terriblement froide. Et moi qui m’attendais à une après-soirée idyllique… ce que je peux être con.

Elle continue son discours, je la regarde sans vraiment comprendre. Qu’est ce qu’elle me raconte… ? Que… Ses mots se succèdent et je n’arrive pas à réagir. Soudain, toutes mes convictions s’effondrent. Je l’avais fait pour elle, guidé par la peur, commettant un acte sans doute totalement stupide, ne menant à rien, mais dont je voyais une raison plus ou moins valable. Je ne pouvais pas réfléchir correctement, j’avais agi. Ça ne m’a jamais semblé être une bonne idée. Tout ce que j’ai fait en présence de Taylor ces derniers jours ne m’a semblé être une bonne idée, en fait. Mais je m’en fiche. Je l’ai fait parce que je le voulais, parce que pour une fois j’avais cessé d’écouter ma raison, jusqu’à commettre des actes totalement absurdes. Mais, désormais… tout perd de son sens. C’est une double chute. Ce réveil est décidément le pire de mon existence, à me demander si ce n’est pas un cauchemar. Mais non. Tu es bien dans la réalité, Caliban, désolé pour toi, mais ça ne va pas s’arranger sous peu. Chacun de ses mots est comme un pieu dans le cœur, je ne sais pas si je suis censé rire ou pleurer, crier aussi fort qu’elle ou lui demander pardon à genoux. Sa diatribe s’achève par un cri, et moi je reste statique, abasourdi par ce qu’elle vient de me dire. Je ne sais pas quoi faire. Résumons. Je me suis entiché d’une fille de façon illogique et déraisonnable, chose qui serait sans doute que peu grave s’il ne s’agissait pas de ma cliente, que je n’avais pas pris d’héroïne pour me rapprocher d’elle, et qu’à la sortie du monde imaginaire, elle me… jetait, pour ne pas employer d’autre mot. Finalement, c’est assez simple. Mais pas dans mon esprit complètement brouillé.

« - Attends, tu… te rends compte de ce que tu es entrain de dire ? »

Ma voix est anormalement faible. Ce n’est pourtant pas mon genre, de m’accrocher à quelqu’un, je suis plutôt de ceux qui laissent couler et dont la plupart des amis et conquêtes sont tout à fait remplaçables. Je devrais crier, hausser le ton, mais j’ai conscience que cela éclaterait et j’arrive à contenir ma colère qui ne cesse portant de croître entre mes os. Mes poings se serrent, mais ma voix reste égale, entre douceur, supplice et incompréhension.

« - Dis-moi, tu t’en rends compte ? Tu me considères comme un de ces vulgaires gamins passant leurs soirées à boire de la bière et leurs journées à dormir dans les amphit’, se droguant pour faire genre, pour prouver qu’ils sont grands, mais tellement supérieurs à ceux qui se piquent par réel manque ? Tu me vois vraiment comme ça ? Je… Je suis un dealer, Taylor, je suis loin d’être un de ces petits crétins bercés de suffisance ! »

Non, je suis pire. Je profite de ceux qui sont en manque. Mais, d’une certaine manière, je suis aussi celui qui les aide. Cependant, je ne vois même pas pourquoi elle a amené le sujet. Je veux lui prouver que je sais tout à fait qui elle est, le monde dans lequel elle est plongée, mais j’ai l’impression de ne pas me faire comprendre. Elle devrait le savoir, pourtant, non ? Alors… pourquoi ? Pourquoi me fermer son monde ? Je n’ai pas osé lui demander d’arrêter, tout simplement parce que j’ai conscience que c’est tellement difficile, et que je ne pouvais lui imposer de faire cela, alors j’ai trouvé plus simple de franchir moi-même la frontière, et ainsi éviter un sujet devenu soudain tabou. Je ne pensais pas qu’elle l’interpréterait d’une telle manière. Je ne comprends pas, je ne comprends rien. Je quitte le divan en tanguant légèrement, avance vers Taylor, tentant de poser mes mains sur son visage, ses mains, ses épaules, comme pour me prouver, d’une certaine manière, que nous sommes encore proches.

« - Je ne comprends pas tes reproches, Taylor. Je ne comprends pas ce que j’ai fait de mal, mais si tu me le dis, je ferais en sorte de tout réparer. Mais… Ne fais pas ça. La drogue n’a pas d’importance tant que je peux rester près de toi, je suis prêt à tout accepter, et si tu oses ainsi affirmer que je ne sais pas qui tu es, alors, laisse-moi la possibilité de te connaître. Je t’en prie, ne fais pas ça. Ne me dis pas que tu t’en fiches, ne me dis pas que tu me détestes. Je ne peux pas le croire… »

Ou je ne veux pas le croire, qu’elle ne ressente qu’une vulgaire haine envers moi, que je me suis trompé sur toute la ligne. Alors, pourquoi ces baisers, ces mots ? Suis-je si naïf ? Il n’y a que dans les films à l’eau de rose que l’amour peut tout surmonter, j’aimerais tellement être intégré dans une de ces stupides productions hollywoodiennes. Sur le moment, tout me semble plutôt être une espèce de drame shakespearien de l’âge moderne. Roméo et Juliette, non pas séparés par des familles opposées, mais par la secte des héroïnes, cocaïne, et autres termes en ïnes, tout cela ne présage que de mauvaises surprises pour la suite de l’histoire. Ou alors, me voilà qui intègre la peau de cette stupide Bella dans Twilight, film que Jodie m’a forcé à regarder en me menaçant de façon assez persuasive que pour me faire voir l’entièreté de cette série exclusivement féminine. J’essaye de sauver mon peu de dignité restante avec mon cynisme, autant dire que cela ne marche pas vraiment. Gorge nouée, furieuse envie de vomir comme de pleurer, tout casser, laisser tomber, tout en ne pouvant décrocher mes pupilles des siennes, j'ai le regard d'un condamné à mort, tout mon corps tremble de façon presque convulsive. Mon orgueil s'effondre, je me sens presque à nu devant elle, sans pourtant avoir prononcé les mots qu'il fallait. Putain, dites-moi que c'est impossible, que je ne suis pas entrain de me mettre dans un état pareil pour quelques phrases acerbes de sa part.
Et, dans mon crâne, le même leitmotiv, rendu presque insoutenable : « je ne peux pas le croire. ».


(Yay, yay, pardon pour le retard, mais j’ai une excuse hyper valable, j'ai vu six/sept concerts nocturnes en quatre jours, c’était donc physiquement impossible de me mettre à écrire xD)


Dernière édition par Caliban O'Brien le Mer 18 Aoû - 17:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyMer 18 Aoû - 17:05

Face à sa réaction, je sentais que j’allais craquer. Que ma façade froide allait disparaître, que ma résolution allait vaciller tellement Caliban me surprit. Etant si méfiante vis à vis des autres, je m’attendais à ce que Cal soit partit directement après mes paroles. Au lieu de cela, il me répondait avec un mélange d’émotions dans sa voix. Tristesse, surprise, colère, … Et au fur et à mesure qu’il parlait, je n’avais qu’une seule envie, c’était de lui sauter dessus, de m’excuser de milles façons possibles et d’oublier tout cela. Malheureusement pour nous deux, j’étais ce genre de fille très têtue et déterminée jusqu’au bout lorsque j’avais une idée en tête. Et ici, je voulais coûte que coûte quitter Caliban afin qu’il ne tombe pas dans mon monde justement. Parce que mon monde c’était la drogue et une fois qu’on y tombe, on en ressort pas. Caliban avait tenté de pénétrer dans mon univers la veille, désormais je tentais de l’éjecter au plus vite.
Il parlait rapidement, il semblait perdu. Et moi, face à lui, je tentais de ne pas fondre en larmes. Mon visage restait dur même lorsqu’il prit mon visage entre ses mains. Je crus défaillir une fois de plus mais je me repris rapidement. Je lâcha un soupir forcé, comme si j’étais exaspérée. A croire que j’avais des années d’expérience pour jouer ce genre de comédie.

- Tu ne comprends pas ? C’est justement ça le problème, Caliban. C’est que tu ne comprends rien et tu ne le pourras jamais. Moi. Ma vie. Mes problèmes. Ma drogue. Tout ça, ça te dépasse complètement. Et je ne veux pas de toi dans ma vie, je n’ai pas besoin de toi.

Je tente de m’écarter, de fuir aussi loin que possible ses mains, son regard, son visage. Je vais craquer si ça continue. Je peste tous ces mots alors que je n’en pense pas une miette. Ces derniers jours avaient été les plus beaux de ma vie, c’était la première fois que je m’étais sentie aussi bien avec un homme.

- Nous avons eu tort de croire que nous pourrions supporter nos différences.

Je plongeais mes yeux marrons dans les siens, mon regard étant désormais d’acier.

- Maintenant je veux que tu partes et que tu ne reviennes jamais. Je vais me trouver un autre dealer. Retourne chez toi avec tes potes étudiants. Je ne veux plus de toi ici.

J’étais désormais à deux mètres de lui, ayant placé une distance entre lui et moi. Il restait debout devant le divan, sans réagir. Une fois de plus perdu face à mes mots, il semblait ne pas réaliser ce qui venait de se passer. Il était sortit de son trip et voilà que je l’assenais directement. Je sentais les larmes qui menaçaient de couler à flot et je savais que c’était le mauvais plan si je voulais que Caliban croit réellement que je le détestais. Je n’eus qu’une seule solution à ce problème.

- Pars ! Casse-toi de chez moi !

Je venais de crier. Ma tristesse se transformait en colère. Colère de ce que j’étais entrain de faire, colère de ne pas pouvoir avoir une vie heureuse comme les autres, d’être condamnée à rester dans mon univers de drogue, seule. Je tournais les talons, sans savoir si il partait ou pas et je m’enfermais dans ma chambre. Je savais qu’il partirait et que mes mots l’auraient blessé.
Entendant ses pas qui s’éloignaient vers la porte, je me laissais m’effondrer sur mon lit, pleurant en silence.
Je venais d’éjecter la seule personne qui comptait réellement dans ma vie.
Je perdis tout à fait le contrôle de moi-même en deux secondes. Je sautais de mon lit, agrippais tous les objets ou meubles à portée de mains, les jetais par terre, tapais dessus, hurlant de rage et de peine. Après quelques minutes, je m’arrêtais, haletante, contemplant ma chambre. Je venais de mettre en morceau la pièce ainsi que ma relation avec Caliban.
J’étais seule.

[[T'inquiète hein ^^ J'ai coupé le sujet comme ca on pourra aller poster dans l'intrigue =) Mais si tu préfères continuer, je peux changer la fin ^^ As you want !]]
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MessageSujet: Re: Enjoy the party ~ Caliban   Enjoy the party ~ Caliban EmptyJeu 19 Aoû - 5:08

C’est un cauchemar. Ou plutôt un rêve éveillé. Je voudrais me pincer, rouvrir les yeux sur une autre réalité, me dire que rien de tout cela ne s’est produit. Mais je sais bien que tout ce qui se déroule en cet instant est réel. Malheureusement. Je me mets dans tous mes états, et à y penser, c’est proprement ridicule, mais je ne peux pas faire autrement. Je suis dans la descente. Je viens de dire tout ce que je pouvais, sans avoir vraiment conscience d’être allé trop loin. Me faire rabrouer, je ne pourrais pas le supporter, pas comme ça, pas maintenant. J’essaye de percer son regard, de la comprendre, mais son visage reste fermé. Etait-il possible d’être si bonne actrice ? La conclusion vient d’elle-même, mais je ne peux la regarder en face. Je me raccroche à un stupide espoir que tout peut encore s’arranger, qu’elle me dira ce que je veux entendre, que la blessure qui me déchire lentement le ventre va se refermer comme par magie. Naïf, toujours aussi naïf. Quelle ironie. De ce temps passé avec elle, je n’ai cessé de m’invectiver, me dire de faire demi-tour, imposer toutes les barrières et les freins imaginables. Et maintenant, c’est moi qui me raccroche, comme un vulgaire insecte, je me ferais presque pitié. Mieux vaut ne pas y penser. Bon sang, ridicule Caliban. Je me mords la lèvre pour ne pas pleurer, il ne manquerait plus que ça. Je ne peux pas croire que j’ose faire une chose pareille, mais je le fais. C’est comme si je me regardais de l’extérieur, avec l’immense privilège de ressentir la moindre douleur de mon boulet de corps, ce dont je me serais bien passé. Crampes d’une nuit passé sur un carrelage de cuisine, trouble de la drogue quittant lentement mon organisme, peur et douleur d’une probable rupture. Plus que probable. Nouveaux mots assenés avec une précision presque chirurgicale, mes mains glissent d’elles-mêmes de son visage et je la laisse s’éloigner. C’est fini. Terminé. Rideau. Pliez les bagages, les acteurs sont partis, les spectateurs aussi. Salle noire. Je croyais avoir déjà eu l’expérience d’une rupture, je ne pensais pas que ça pouvait faire aussi mal. Comme si tout s’effondrait soudain, alors que la terre reste stable d’une façon presque frustrante. J’aurais presque envie d’une destruction de la pièce, là, maintenant, nous deux pris dans le chaos et mon esprit qui laisse enfin place au vide pour remplacer le mal-être. Mais ça continue. Tais-toi, Taylor, j’en peux plus.

Je pourrais réfuter ses dires, à nouveau, démonter ses arguments, mais je n’en fais rien. À quoi bon ? J’ai compris. Les prétextes n’ont aucune importance à partir du moment où elle affirme ne plus vouloir me voir, seul compte la conclusion, je n’ai que faire de l’introduction. La différence entre ce matin et celui d’hier est d’une telle importance que c’en est presque inimaginable et, à vrai dire, je crois que je ne suis même pas sûr de comprendre l’ampleur de toute la situation. Comme si j’étais encore un peu anesthésié par la surprise. Je ne doute pas que ce sera pire par la suite. Elle s’éloigne, encore, dans tous les sens du terme. Ça y est, elle a fini, elle veut que je parte, maintenant, tout de suite, mais c’est elle qui s’efface. J’entends une porte claquer, et moi je reste toujours aussi statique. Mon regard se dirige vers le lieu où elle se tient, séparé d’elle par presque rien, mais j’exclus tout de suite cette pensée. Arrête de te faire du mal, Caliban. Arrête de t’acharner, de supplier, tu ne fais que t’enfoncer. Ma gorge me sert de façon presque insoutenable, les larmes coulent. Crétin, crétin fini. Je les essuie directement d’un geste rageur, m’invectivant au passage pour cesser ce stupide débordement. La colère. Ça fait toujours moins mal que la tristesse. C’est plus facile, on se sent moins pitoyable, moins fautif, moins impliqué.

« - Très bien, je me casse et, ne t’inquiète pas, j’ai aucune envie de revenir ! »

Mensonges. Je crie en direction de cette porte close, j’espère presque qu’elle m’entende. Faire comme si ce n’était pas moi qui me faisait exclure, mais que je décidais de mon propre chef de la faire sortir de ma vie, autre technique pour regagner un peu d’orgueil. Là, tout de suite, je voudrais la faire souffrir. Qu’elle ressente ce que je ressens, que je ne sois pas le seul perdant. Dépasser cette envie de m’effondrer à ses pieds et enfoncer le couteau aussi profondément dans son cœur qu’elle ne l’a fait dans le mien. Ai-je oublié de préciser que je suis un rancunier conjugué à un caractériel ? Je ne peux tout simplement pas accepter qu’elle s’en sorte de cette manière. La diaboliser, encore une fois pour atténuer la douleur. Me dire que c’est une bonne chose au final. Essaye toujours, on verra bien si ça marche, bien que j’en doute grandement.

« - A jamais Taylor, je t’offre l’héroïne de cette nuit, prends ça comme le cadeau d’adieu à ma meilleure cliente ! »

Ce que je dis est infâme, je lutte contre l’envie de m’excuser, me dirige vers la sortie. Bataille contre moi-même, je finis par claquer sa porte et dévaler les marches quatre à quatre. Ne pas se retourner. Il faut que j’efface tout cela de ma mémoire, que je réduise l’importance de cet événement. Je n’espère pas oublier aussi vite, malheureusement. Je suis à l’extérieur, que la douleur explose au creux de ma poitrine, soudain conscient de tout ce qui vient de m’arriver. La jalousie, la drogue, le néant, la rupture. Je m’appuie contre le mur de l’immeuble, avec pour seule envie de hurler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Ça va passer, ça va aller, ce n’est qu’un mauvais moment qui va vite être oublié. Finalement, c’est une bonne chose… Voilà, ce que je dois me dire. Il faut que je tourne la page et que j'oublie cette erreur immense dans ma vie. Je sors mon portable, appelant un de ces fameux potes de l’université pour organiser une soirée. Mais je sais que si je bois ce soir, ce ne sera certainement pas pour m’amuser.

- END -
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